CFDT et CFTC ont salué vendredi le compromis entre partenaires sociaux et gouvernement mais pas la CGT ni AC (chômeurs)
Jeudi, après des mois de tergiversations, les principaux acteurs du dossier réunis à Bercy ont fini par s'entendre.
Conséquence, plus de 300.000 chômeurs arrivant en fin de droits en 2010 bénéficieront de formations, de contrats aidés ou d'une allocation temporaire.
Aux 705 millions d'euros de nouveaux fonds alloués par les partenaires sociaux et l'Etat pourraient s'ajouter 133 millions d'euros venant des conseils régionaux qui vont être sollicités pour financer des formations pour 20.000 demandeurs d'emplois en fin de droits supplémentaires.
Au total, ce plan, baptisé "plan de rebond pour l'emploi", pourrait donc concerner 345.000 chômeurs arrivant au terme de leurs allocations chômage en 2010 pour un coût global de 838 millions d'euros.
Des mesures en vigueur fin mai
Les mesures devraient entrer en vigueur à partir de fin mai, et bénéficieront à une partie des demandeurs d'emploi arrivés au terme de leur allocation entre le 1er janvier 2010 et la fin de l'année. "Cet accord est une nouvelle illustration de la volonté qu'ont l'État et les partenaires sociaux d'apporter ensemble des solutions concrètes à des situations difficiles", s'est réjoui le président de la République Nicolas Sarkozy dans un communiqué. Le plan prévoit une formation rémunérée pour 70.000 personnes, des contrats aidés pour 170.000 autres personnes, 50.000 contrats initiatives-emplois (CIE) et 120.000 contrats d'accompagnement pour l'emploi.
Il prévoit aussi une aide exceptionnelle, présentée par l'Elysée comme un "filet de sécurité exceptionnel" pour 70.000 à 110.000 personnes pour un coût maximal de 220 millions d'euros qui sera co-financé par l'Etat et l'Assurance-chômage. "Cette Aide Exceptionnelle pour l'Emploi sera du même montant que l'allocation spécifique de solidarité (460 euros) pour une durée maximum de 6 mois. Elle ne sera versée que lorsque d'autres solutions n'auront pu être proposées par Pôle Emploi", a indiqué l'Elysée.
Les syndicats partagés
La CFDT a jugé ce plan "tout à fait satisfaisant" et s'est réjoui "qu'enfin on ait pris la question des fins de droit à bras le corps". FO y a vu un "compromis positif".
"Sans faire de cocorico, car qui se réjouirait d'une situation où près de 400.000 personnes se retrouvent au bord du chemin", la CFTC s'est réjouie qu'"une issue ait enfin été trouvée" avec "des mesures actives" et que ses propositions aient été "largement reprises dans le plan rebond pour l'emploi".
A l'inverse, la CGT a critiqué "une occasion manquée" et une "usine à gaz". L'octroi de l'allocation de crise est soumis à "des conditions telles (niveau des ressources du foyer, interdiction de refuser un contrat aidé ou une formation) qu'elle risque fort de connaître le même fiasco que la prime de 500 euros à destination des jeunes", a-t-elle notamment estimé.
L'association de défense des chômeurs AC! a jugé que "pour les chômeurs et précaires, le compte n'y est pas" et que l'aide exceptionnelle ne garantissait "qu'un revenu de misère", avec "sous couvert de la formule démagogique "droits et devoirs", la menace de la mise en place d'un travail obligatoire".
Quant à l'Association des régions de France (ARF), elle s'est déclarée "scandalisée" d'avoir été "finalement exclue de la table de négociation" sur les chômeurs en fin de droits, alors que les conseils régionaux sont des acteurs importants de la formation professionnelle.
"Dans ce dossier très compliqué, tout le monde a fait un bout de chemin, ce qui n'était pas gagné il y a un mois et demi", a déclaré de son coté le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, à la presse à l'issue de la réunion. "C'est un plan exceptionnel, à l'équilibre entre la vision du gouvernement et le souhait des partenaires sociaux", a-t-il ajouté. Selon lui, toutes les organisations syndicales sauf la CGT et toutes les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) ont décidé de valider cet accord.
Démission du médiateur de Pôle Emploi
Jeudi, en marge de l'accord, Nicolas Sarkozy s'est rendu dans une agence de Pole Emploi le jour de la démission du médiateur de Pôle emploi, Benoît Genuini.
Ce dernier a choisi de démissionner un mois après la remise de son premier rapport dans lequel il épinglait divers dysfonctionnements et prônait "beaucoup plus de bon sens et d'humanité".
M. Genuini a expliqué au Figaro n'avoir "ni les moyens ni le soutien nécessaire pour continuer à faire (s)on travail" et affirmé que "la direction générale n'a pas vu l'intérêt de (s)on rapport parce qu'elle accepte mal toute forme de critique". Sa démission a suscité des regrets, voire des inquiétudes chez plusieurs syndicalistes siégeant au conseil d'administration de Pôle emploi
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