En 2012, les expulsions de sans-papiers ont atteint un record
Quelque 36 822 personnes en situation irrégulière ont été reconduits à la frontière l'an dernier, contre 32 921 en 2011.
Jamais autant d'étrangers en situation irrégulière n'avaient été reconduits à la frontière. En 2012, la France a expulsé 36 822 étrangers, a confirmé l'entourage du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, mardi 22 janvier, après des révélations de Libération.
"36 822 sans-papiers ont été expulsés en 2012 contre 32 912 en 2011, soit une hausse de 11,9%", a déclaré cette source. Elle a ajouté que les deux premiers mois de l'année, durant lesquels le gouvernement Sarkozy était encore aux manettes, "furent sans précédent".
Valls ne se fixe pas d'objectif pour 2013
Ce record historique est toutefois inférieur à l'objectif visé par le précédent ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Il avait tablé sur 40 000 expulsions si Nicolas Sarkozy avait été réélu à l'Elysée.
L'entourage de Manuel Valls explique la hausse de 2012 par le fait que les juges ont prononcé davantage de reconduites à la frontière, en anticipant une décision de la Cour de cassation rendue en juillet. Celle-ci stipule que le séjour irrégulier d'un étranger ne peut plus suffire à son placement en garde à vue. Le ministère ne fixe pas d'objectif pour 2013.
La droite ne veut pas y voir un record de la gauche
"Ce record n'est pas celui du gouvernement de Jean-Marc Ayrault", a tancé Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et secrétaire national de l'UMP à la sécurité dans un communiqué. "Ce résultat est en réalité lié à l'efficacité de la loi relative à l'immigration et l'intégration, adoptée par le Parlement le 16 juin 2011, à l'initiative du gouvernement de François Fillon sous l'autorité de Nicolas Sarkozy."
"Que sont 36 822 expulsions quand il entre chaque année sur le territoire français 200 000 immigrés légaux, qu'une bonne partie des expulsés revient aussitôt du fait de l'inexistence des frontières et que les clandestins arrivent toujours plus nombreux dans l'Eldorado français ?", s'est démandé Steeve Briois, secrétaire général du Front national, dans un communiqué.
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