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Gilbert Collard, un caméléon qui promet d'être "casse-couilles"

Militant trotskyste, socialiste, puis centriste, le célèbre avocat a réussi son entrée sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gilbert Collard, le 13 juin 2012 à Aigues-Mortes (Gard). (ILAN CARO / FTVI)

En remportant la mise dans la 2e circonscription du Gard sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine, l'avocat marseillais Gilbert Collard fait une entrée fracassante à l'Assemblée nationale. Avec son verbe haut et ses formules fleuries, il promet d'être "un député casse-couilles" et de "foutre le bordel" au Palais Bourbon.

Entré au barreau de Marseille dans les années 70, Gilbert Collard, toujours à l'affût d'une affaire médiatique, a construit sa notoriété grâce à son métier et à son aisance face à la presse. Son principal fait d'armes : l'affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras, en 1990. Avocat des parties civiles, il brandit devant les caméras de télévision une enveloppe censée contenir les noms des coupables.

Parmi ses clients les plus célèbres figurent, au fil du temps, des personnalités aussi variées que le cycliste Richard Virenque, accusé de dopage, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, Christine Deviers-Joncour, ancienne maîtresse de Roland Dumas condamnée dans l'affaire Elf, ou encore Aurore Drossart, qui revendiquait (à tort) être la fille d'Yves Montand.

Un parcours ambigu

Mais Gilbert Collard, c'est aussi un parcours politique qui intrigue. Trotskyste, puis socialiste, membre du comité de soutien de François Mitterrand en 1981... Comment en est-il venu à se ranger derrière Marine Le Pen ? L'avocat a toujours cultivé l'ambiguïté. Adhérent du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), il en est exclu en 1990 pour avoir défendu le révisionniste Bernard Notin. Dans le même temps, il bataillait contre le "vocabulaire microbien" du FN et Jean-Marie Le Pen, et défendait le droit des étrangers, rappelle Marianne

Deux ans plus tard, Collard rompt avec le PS, déçu de l'entrée de Bernard Tapie au gouvernement et s'en va soutenir son concurrent RPR dans la circonscription de Gardanne (Bouches-du-Rhône), où l'homme d'affaires se présente. Après une période de recul, Gilbert Collard fait son retour en politique en 2001 aux élections municipales de Vichy. Incessant caméléon politique, il s'y présente sous l'étiquette du Parti radical mais se fait battre. Sept ans plus tard, il retente sa chance comme candidat du Nouveau Centre. Nouveau revers.

Lors de sa campagne de 2008, il s'était fait remarquer en enregistrant une chanson pour les Vichyssois, interprétée par Gérard Berliner. "Moi, Gilbert Collard, je dépose à tes pieds mon verbe et mon bagage. Ensemble, tournons une page (...) J'suis pas un cumulard comme certains députés. Je ne déménagerai pas, quoi qu'il puisse arriver", promettait la chanson. Raté. Depuis, Gilbert Collard a déménagé dans le Gard. Pas encore cumulard, il laisse toutefois planer le mystère sur une éventuelle candidature aux municipales de 2014, dans une commune de sa circonscription.



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