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"L'objectif, c'est de devenir numéro 1" : à Paris, les VTC de Taxify veulent concurrencer Uber

Un nouvel acteur s'est lancé jeudi sur le marché des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Taxify, opérateur basé en Estonie, veut contester la position dominante d'Uber, mais certains doutent de la viabilité du modèle. 

Article rédigé par Jérôme Jadot, Dominique André
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un chauffeur de Taxify s'apprête à partir en course, à Tallin, en juin 2017. (INTS KALNINS / REUTERS)

Un nouveau venu rêve de faire la course en tête sur le marché des VTC en France. Taxify, opérateur basé en Estonie, a lancé jeudi 5 octobre son application de véhicules avec chauffeur. L'entreprise est déjà présente dans une vingtaine de pays et elle est financée en partie par des fonds chinois. Son objectif : prendre la pole position à la place d'Uber. Certains doutent pourtant de la viabilité du modèle mis en place par Taxify.

Des marges plafonnées à 15%

Taxify a été lancée en 2013 en Estonie. L'application est désormais disponible dans 19 pays d'Europe de l'Est ou d'Afrique mais aussi à Londres depuis un mois. À Paris, elle revendique 2 000 chauffeurs opérationnels depuis jeudi matin. Cette force de frappe doit permettre à l'application de détrôner Uber, roi incontesté du secteur des VTC, selon Henri Capoul, directeur des opérations en France de Taxify. "L'objectif, c'est de devenir le numéro 1 devant tous les autres acteurs. On ne prend que 15% de marge par rapport aux 20 ou 25% que peuvent prendre nos concurrents", détaille-t-il. La communication du groupe estonien est donc axée sur cette particularité.

On verse forcément au moins 10% de plus au chauffeur et les clients paieront toujours moins avec notre application.

Henri Capoul, directeur des opérations en France de Taxify

à franceinfo

Ce modèle serait rendu possible par de faibles coûts, puisque Taxify compte seulement trois salariés en France. Certains doutent toutefois de la pérennité d'un tel système. "Taxify annonce des prix plus bas mais les chauffeurs ne seront pas dupes. Ils vont bien voir que, même si la commission est plus basse, finalement ce qu'il leur reste c'est trop peu", affirme Yannis Kianski, patron du réseau de VTC Allocab. De quoi, selon lui, menacer l'avenir de l'application : "Taxify va bien se rendre compte que, sans les chauffeurs, ils n'arriveront pas à servir leurs clients."

Derrière Taxify, un géant chinois des VTC

Yannis Kianski conteste aussi à Taxify son statut d'entreprise européenne. Car, derrière la jeune pousse estonienne, se cache le géant chinois du VTC Didi Chuxing. Le groupe est entré au capital de Taxify au mois d'août. Paris devient donc indirectement le nouveau terrain d'affrontement entre le Californien Uber et son principal concurrrent asiatique.

Mais les deux groupes se sont déjà retrouvés sur le même terrain de jeu, en Chine. Et c'est Didi Chuxing qui a remporté la partie. Le groupe a en effet racheté en 2016 son concurrent Uber, qui n'arrivait plus à suivre sur le marché chinois. Uber a jeté l'éponge parce que l'entreprise perdait beaucoup d'argent, en échange d'une participation de 20% dans le capital de Didi Chuxing. Le groupe chinois espère donc s'imposer ainsi dans d'autres pays du monde entier. 

Forte de ce succès, la start-up incontournable en Chine nourrit maintenant de grandes ambitions pour l'avenir. Le groupe, fondé en 2012 par Cheng Wei, investit pour se préparer à la révolution des transports urbains et au passage à la voiture autonome. Didi Chuxing a ainsi ouvert un laboratoire de recherche qui travaille sur une voiture sans chauffeur, un service que son concurrent teste en ce moment aux Etats-Unis.

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