Guyane : l’amplification des trafics en haute mer
En Guyane, les eaux poissonneuses attirent les pêcheurs clandestins. L’approche du patrouilleur La Confiance, une frégate de la Marine nationale, se fait de nuit, par discrétion. Plusieurs bateaux, appelés "tapouilles", sont repérés. Les navires clandestins viennent souvent des pays voisins, pour pêcher le long des côtes guyanaises.
Ce matin-là, un bateau venu du Guyana est pris en flagrant délit et sanctionné. "Quand nous ne sommes pas en capacité de dérouter, détruire le bâtiment, (...) c’est d’amener le coût le plus important à la pêche illégale, et donc saisir ce qui peut être saisi", explique le lieutenant Killian, chef des opérations. Plus de 2,5 tonnes de poissons vont être rejetées à la mer, et les 40 casiers du pêcheur sont également transbordés sur la frégate.
La pêche illégale explose
Parfois, les bateaux eux-mêmes sont confisqués. En 2023, neuf d’entre eux ont été détruits. Selon une récente étude, la situation empire : en 12 ans, la pêche illégale venue du Brésil, du Surinam et du Guyana aurait doublé. Sur le port de Cayenne (Guyane), l’Ifremer recense chaque jour des bateaux clandestins, de petites embarcations sans nom ni numéro d’immatriculation. Les stocks de poissons, eux, baissent.
Les bateaux illégaux sont par ailleurs appâtés par le marché très lucratif de l’acoupa rouge, un poisson très prisé en Chine, vendu jusqu’à 6 000 euros le kilo. Le business de la pêche illégale est tel que son impact est désastreux sur la biodiversité.
Regardez l’intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
Parmi Nos sources
Rapport de 2024 de l’IFREMER, du CRPMEM et de WWF de Guyane
Ifremer - Estimation de la pêche illégale étrangère en Guyane Française
Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Guyane
WWF Guyane
Liste non exhaustive
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