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Guyane : la lutte sans fin contre les orpailleurs

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Temps de lecture : 2min
Guyane : la lutte sans fin contre les orpailleurs
Guyane : la lutte sans fin contre les orpailleurs Guyane : la lutte sans fin contre les orpailleurs
Article rédigé par France 3 - O. Poncelet, M. Diawara, E. Revidon
France Télévisions
France 3

En Guyane, les orpailleurs n'ont jamais été aussi nombreux. Dix tonnes d'or seraient extraites chaque année illégalement. Reportage. 

Le 9e régiment d'infanterie de marine est en mission de lutte contre l'orpaillage illégal, en Guyane. L'opération Harpie consiste à harceler les chercheurs d'or clandestins partout dans la forêt, et toute l'année. Après une heure de navigation rapide sur le fleuve Maroni, la pirogue s'engouffre dans un affluent. Les militaires savent qu'ils sont observés par des "sonnettes", des guetteurs qui "préviennent leurs amis", explique le sergent Nicolas, chef de détachement de la 9e RIMA. Il espère néanmoins trouver des chercheurs d'or. Après quelques heures de marche, ils découvrent un premier site. Plusieurs hectares sont déforestés, le sol est souillé et l'eau polluée. Aucun orpailleur à l'horizon : ils se sont tous enfuis, et ont fait couler leurs outils de travail. 

Les Amérindiens sacrifiés 

Les orpailleurs n'ont qu'à traverser le fleuve pour se rendre au Suriname, dans des supermarchés tenus par des Chinois. Tout le nécessaire pour leurs manœuvres y est disponible. Les sites se trouvent souvent sur les terres des Amérindiens. Le peuple Wayana a vu son destin basculer avec l'arrivée des premiers chercheurs d'or. Le mercure utilisé pour séparer l'or se retrouve dans les poissons, base de l'alimentation de ce peuple de pêcheurs. Les jeunes préfèrent rester anonymes, par crainte des représailles. "On leur en veut beaucoup. Ils peuvent nous revoir et nous tabasser, ou nous butter. C'est de ça qu'on n'a peur en ce moment, ici", confie l'un d'eux. 

Les chercheurs d'or clandestins ne sont pas pour autant des nantis. Diego Da Silva, Brésilien et sans papier, dit avoir gagné moins de 150 euros en 10 jours. "J'ai une femme, j'ai des enfants. Par contre de l'argent, pas trop. Vous savez, il y en a qui n'ont même pas de quoi manger au Brésil", confie-t-il. Ils seraient comme lui une dizaine de milliers à tenter leur chance dans la forêt, côté français. Les gérants des sites d'orpaillage, eux, ne sont quasiment jamais inquiétés. 

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