: Vidéo "C'est une question récurrente" : le député qui a tweeté la photo du poulet bio à 51 euros dénonce le problème de la vie chère en Outre-mer
Cet élu de Guyane a partagé sur Twitter une photo montrant un poulet bio importé par avion, dont le prix a provoqué l'indignation des internautes.
Son tweet a été partagé plus de 5 000 fois. Gabriel Serville, député de Guyane, a partagé sur Twitter, le 16 janvier, la photo d'un poulet bio. Importé de métropole, la volaille était vendue 51 euros.
Bonjour @ULesCommercants. N'avons nous pas des filières d'élevage aux #Antilles #Guyane pour importer par avion des poulets facturés 51 euros alors que 20% des antillais et 45% des guyanais vivent avec moins de 420 euros par mois ?? #écocide #viechère #pwofitasyon pic.twitter.com/SVTrq0E9H0
— Gabriel Serville (@GabrielServille) January 16, 2020
Pour comprendre les raisons de ce retentissement, franceinfo a interrogé cet élu de la gauche démocrate et républicaine. "Il y a eu beaucoup de likes, beaucoup de 'j'aime'. Je suis moi-même effectivement surpris par l'ampleur que cela a pris sur les réseaux sociaux", a reconnu Gabriel Serville. Et de rappeler : "Il faut savoir quand même que la question de la vie chère dans les Outre-mer, c'est une question récurrente. C'est un sujet que nous avons souvent abordé. Je suis arrivé à l'Assemblée nationale en 2012 et déjà avec monsieur Victorin Lurel, qui était ministre des Outre-mer, la question de la lutte contre la vie chère avait été évoquée."
"On se disait qu'il fallait lutter contre les situations de monopole, les situations d'oligopole", ajoute l'élu. Il pointe des "groupes très puissants" qui sont présents, notamment, "aux Antilles-Guyane et qui maîtrisent la grande distribution, l'automobile, les matériaux de construction, les aliments pour bétail". Et de conclure : "Ils sont partout, du début jusqu'à la fin de la chaîne."
Pour cibler le pouvoir d'achat des Guyanais et le niveau de vie des agriculteurs et des éleveurs, Gabriel Serville s'était intéressé aux "marges abusives", rappelant la mise en place de l'Observatoire des marges, des prix et des revenus "pour voir comment les prix évoluaient sur les territoires des Antilles-Guyane". Un dispositif qui, selon lui, n'a pas été concluant : "Il se trouve que malgré cette bonne volonté affichée, les résultats que nous avons obtenus ne sont pas satisfaisants du tout."
"Un territoire bourré de promesses"
Faire du poulet bio en Guyane, est-ce possible ? "Cela va être un peu compliqué parce que dans la forêt naturelle guyanaise il y a beaucoup de prédateurs. En tout cas, il y en a plus que sur le territoire de France hexagonal", tranche Gabriel Serville. Toutefois, pour lui, ce n'est pas impossible. "Si on veut faire du bio, peut-être qu'il va falloir accompagner autrement le territoire parce que c'est un territoire qui est bourré de promesses", affirme-t-il.
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