Camp de migrants à Grande-Synthe : Médecins du monde dénonce un abandon des pouvoirs publics
Les conditions de vie des 1 500 réfugiés de Grande-Synthe, dans le Nord, se sont dégradées faute de "gestion et de suivi du camp" ouvert il y a un an, alerte Médecins du monde samedi.
Un an après l'ouverture du camp de migrants de Grande-Synthe, dans le Nord, les conditions de vie se sont considérablement dégradées pour les 1 500 réfugiés. Sur franceinfo samedi 11 mars, Amin Trouvé-Baghdouche, coordinateur général de la mission Migrants Littoral Nord-Pas-de-Calais de Médecins du monde, explique "qu'il n'y a pas eu de gestion et de suivi de ce camp."
franceinfo : Pourquoi ce camp s'est-il déterioré aussi rapidement ?
Amin Trouvé-Baghdouche : En réalité, cela n'a pas été aussi rapide que cela. Une année dans un contexte comme celui-ci, ce n'est pas peu. En plus d'une météo pluvieuse avec du vent dans les Hauts-de-France. On parle ici de "dégradations normales". En revanche, il n'y a pas eu de gestion et de suivi de ce camp.
Qu'est-ce qui a manqué ?
On a pas réparé à temps les endroits défectueux sur le camp. Des cabanons en bois se sont déterioriés à cause de l'humidité. On s'est aussi rendu compte que les gens avaient très froid la nuit et surchauffaient leurs habitations. Il y a des femmes qui ne veulent plus ou qui ne peuvent plus aller aux sanitaires la nuit parce qu'elles ont peur.
#GrandeSynthe : une solution d'accueil nécessaire, mais laissée à l'abandon par les pouvoirs publics. https://t.co/EtrJD8MavH #Migrants pic.twitter.com/9WLthsexCt
— Médecins du Monde (@MdM_France) 10 mars 2017
Dénoncez-vous un abandon des pouvoirs publics ?
Oui. La première chose que Médecins du monde leur demande c'est de reconnaître que la municipalité de Grande-Synthe a eu une action très symbolique. C'est une municipalité de 60 000 habitants qui aurait pu se débarasser du problème, car il s'agissait au départ du déménagement d'un camp sauvage mis en place par des passeurs. Mais elle ne peut pas tout faire d'elle-même. Donc aujourd'hui on alerte et on accuse les pouvoirs publics de ne pas prendre leurs responsabilités. Nous sommes dans un camp officialisé par l'État et pas dans un bidonville.
Quelle est donc l'urgence aujourd'hui ?
ll faut faire l'évaluation générale des besoins sanitaires. Mais il faut faire un effort dans le domaine sécuritaire car des enfants et des femmes sont soumis à des violences quotidiennes. Il faut mettre en oeuvre une vraie politique interne à ce camp et le réaménager car certaines personnes dorment par exemple dans les cuisines où ils s'entassent sur le sol.
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