Une publicité pour l'église de scientologie diffusée en plein Paris, avant d'être retirée des écrans
Les images ont été diffusées pendant trois jours sur la façade d'un magasin de vêtements situé dans le 9e arrondissement de la capitale. Contactée par franceinfo, l'entreprise qui gère l'écran de publicité estime qu'elle a fait "une erreur".
C'est un écran lumineux qui en impose. D'abord parce qu'il s'étend sur près de 30 m2. Ensuite parce qu'il est positionné au cœur du quartier des grands magasins de Paris, accroché sur la façade du Citadium, une boutique spécialisée dans les vêtements. Un spot d'une vingtaine de secondes y est diffusé en boucle, dans lequel on voit un homme en haut d'un sommet, qui invite à "découvrir la Dianétique". La Dianétique, qui n'est rien d'autre qu'une théorie dit "d'éveil spirituel" ou "de développement personnel" inventée par Ron Hubbard... le fondateur de la controversée église de scientologie. La publicité a surpris une internaute, qui a interpellé le magasin sur Twitter, vendredi 27 janvier.
Coucou @citadium, on peut savoir qui a validé la diffusion de la pub pour l'église de scientologie steuplé ? (Et le rapport avec le sport) pic.twitter.com/eLKgHbE9Su
— une P. (@Encoreunepetass) 27 janvier 2017
Le marché de Noël de Paris, le Carlton de Cannes
Contacté par franceinfo, le porte-parole de l'église de scientologie en France confirme que l'organisation est bien à l'origine de cette opération de communication. "Il s'agit de faire la promotion d'un livre qui nous tient à cœur, rien de plus, explique Eric Roux. Ce n'est pas la première fois que nous optons pour des panneaux lumineux. Celui-ci est intéressant car il est situé dans un lieu de passage. Nous en avions un autre pendant les fêtes de fin d'année sur le marché de Noël de Paris. Il y a quelque temps, nous avions aussi monté une opération similaire sur la façade de l'hôtel Carlton à Cannes."
Née aux Etats-Unis, l'église de scientologie fait régulièrement parler d'elle. Contactée par franceinfo, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) rappelle que "cette organisation fait l’objet d’une vigilance constante", mais qu'elle n'est pas interdite et qu'elle peut donc faire sa promotion de façon tout à fait légale. "Les procédures judiciaires à son encontre sont nombreuses. Comme en octobre 2013, où elle a été condamnée par la Cour de cassation pour escroquerie en bande organisée, recel aggravé, et extorsion."
"Ça n'a strictement rien à faire sur un écran de pub"
Le spot, qui a commencé à être diffusé mercredi 25 janvier, a été retiré vendredi, à la mi-journée. Décision prise par la société Médialarge, qui gère l'écran publicitaire. Son gérant explique à franceinfo qu'il est "tombé des nues" en apprenant le contenu du message. "C'est une erreur. Ça n'a strictement rien à faire sur un écran de pub, lâche Thierry Perrault de Jotemps. Les techniciens qui ont programmé les images n'ont pas compris de quoi il s'agissait." Il dit s'en vouloir, car "les règles déontologiques de l'entreprise sont très strictes." Des partis politiques l'ont déjà sollicité "pour faire leur pub", "on a toujours refusé". Il promet d'être "encore plus vigilant" à l'avenir.
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