"Teams olympiques", consignes de tri, ramassage à vélo... La propreté de la capitale va-t-elle être un héritage des Jeux de Paris 2024 ?

Des moyens importants ont été mis en place par la municipalité parisienne pour maintenir la propreté des rues et des sites olympiques. Ce dispositif peut-il perdurer après la période olympique ?
Article rédigé par Thomas Destelle
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des agents de propreté durant les Jeux olympiques de Paris, le 2 août 2024. (CLAIRE SERIE / HANS LUCAS / VIA AFP)

Un héritage des Jeux ? La propreté de la capitale était considérée comme l'un des points noirs avant le début des Jeux olympiques. Si, sur les réseaux sociaux, certains ont pointé des lieux encore trop sales, le constat semble partagé : Paris n'est jamais apparue aussi propre que pendant ces JO.

Le défi était pourtant de taille avec des épreuves et des fanzones en plein centre-ville. Pour ces Jeux, des millions de touristes étaient présents et de nombreuses restrictions de circulation ont parfois empêché la collecte de déchets dans certains quartiers. Un succès en trompe-l'œil ? Les services de propreté ont aussi profité d'une ville vidée d'une partie de sa population et de restaurants qui ont fermé pendant cette période olympique.

"Il est un peu tôt pour dresser le bilan en matière de volume de déchets, indique Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris en charge de la propreté. L'ensemble des chiffres pourront être consolidés d'ici à quelques semaines, selon l'élu. Pour lui, ce qui a fait la différence, c'est d'avoir "beaucoup de gens qui ont été assez sensibles aux consignes de tri et aux conseils en matière de propreté" sur les sites des JO.

Des "teams olympiques"

Sur les sites des épreuves justement, la mairie de Paris a mis en place une organisation spéciale. Quatre équipes, les fameuses "teams olympiques", ont été déployées. Elles sont composées de 160 agents volontaires présents notamment aux heures de début et de fin des sessions. Ces équipes peuvent aussi intervenir en urgence sur des points particuliers.

Une organisation reconduite pour les Jeux paralympiques, explique l'adjoint à la maire de Paris. L'élu souligne qu'"en réalité, ce sont 7 000 agents qui ont été impliqués pendant l'ensemble de la période" pour intervenir dans toute la capitale. "Ce sont les mêmes agents qui travaillent toute l'année pour le service public de la propreté", précise-t-il. Ils ont bénéficié d'une prime JO allant de 600 à 1 900 euros.

Selon Antoine Guillou, le surcoût lié aux Jeux olympiques reste limité. La mairie de Paris a aussi demandé une mobilisation supplémentaire à des prestataires "pour intervenir plus rapidement ou massivement à certains endroits", ce qui représente un coût de quatre millions d'euros.

"La propreté à Paris n'est pas si dégradée"

Mais que va-t-il rester au final de cette propreté pour les Parisiens ? Au-delà des abords des sites de compétitions, "c'était en réalité la même organisation sur le reste du territoire parisien, et les mêmes agents qui travaillent le reste de l'année pour le service public de la propreté", insiste l'adjoint en charge de la propreté. Pour lui, ces Jeux olympiques vont permettre aussi "à beaucoup de monde de réaliser que finalement, la situation en temps normal de la propreté à Paris n'est pas si dégradée qu'on pouvait parfois l'entendre".

Durant ces Jeux olympiques, la Mairie de Paris a tout de même testé de nouveaux dispositifs. Dans certaines zones piétonnes, des vélos et des remorques électriques ont été déployés pour ramasser plus rapidement les sacs des poubelles de rue. Un succès, estime pour Antoine Guillou. Autre choix : la réduction du nombre de poubelles dans les sites de compétition pour privilégier plutôt des points de tri plus importants. "Ça peut paraître contre-intuitif, mais ça a fonctionné et donc on s'en félicite", développe l'adjoint à la Mairie de Paris qui estime qu'"il y a des enseignements que nous allons pouvoir tirer et, le cas échéant, généraliser à l'échelle de Paris".

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