Isabelle Prévost-Desprez, qui avait débouté Nicolas Sarkozy lors d'un procès, fait l'objet d'une enquête interne
Cette présidente de la XVe chambre du tribunal de grande instance de Nanterre, spécialisée dans les affaires financières, avait refusé en juillet de se prononcer sur une demande de dommages et intérêts du chef de l'Etat après un vol de 176 euros sur son compte bancaire.
Mme Prévost-Desprez a été entendue mardi après-midi par la présidente du TGI.
L'audition, qui "ne (relève) pas d'une procédure disciplinaire" a eu lieu "à la suite de griefs formulés par le procureur de la République", Philippe Courroye, a expliqué, dans un communiqué, le premier président de la cour d'appel de Versailles, Alain Nuée. L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) a dénoncé dans un communiqué une "mise en cause invraisemblable" et "une tentative de déstabilisation" de la magistrate, "dont le seul tort semble être, avec ses assesseurs, d'avoir fait preuve d'indépendance".
Le 8 juillet, le tribunal présidé par la magistrate avait estimé qu'il n'était pas possible juridiquement de statuer avant la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. A ses yeux, l'immunité du chef de l'Etat introduisait une atteinte au principe d'égalité des armes avec les prévenus. Ce jugement, dont Nicolas Sarkozy a fait appel, met le chef de l'Etat en difficulté dans l'affaire des faux listings Clearstream où son rival soulève des arguments similaires. Selon Reuters, le procureur reproche à la magistrate la communication à la presse du jugement concernant le chef de l'Etat, non conforme à ses réquisitions.
Celle-ci est notamment en charge de l'affaire Bettencourt, dans laquelle elle a pris à plusieurs décisions contraires aux réquisitions du parquet.
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