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Jeudi Noir a dénoncé jeudi "le blocus" par la police de l'immeuble qu'il occupe officiellement depuis vendredi

Les membres du collectif Jeudi Noir se sont installés le 27 décembre dans l'immeuble vide appartenant au groupe Axa situé avenue Matignon, près du palais présidentiel.Eva Joly est venue apporter son soutien aux occupants de l'immeuble qui protestent contre les contrôles opérés par les policiers.
Article rédigé par France2.fr
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Des CRS stationnés devant l'hôtel particulier de la place des Vosges à Paris squatté par Jeudi Noir, le 23 octobre 2010. (AFP)

Les membres du collectif Jeudi Noir se sont installés le 27 décembre dans l'immeuble vide appartenant au groupe Axa situé avenue Matignon, près du palais présidentiel.

Eva Joly est venue apporter son soutien aux occupants de l'immeuble qui protestent contre les contrôles opérés par les policiers.

Plusieurs élus ont pénétré dans cet immeuble de bureaux, propriété de l'assureur Axa, situé au 22, avenue Matignon (Paris VIIIème), pour apporter soutien et ravitaillement aux squatteurs.

Sac à dos rempli de victuailles et galette des rois à la main, l'eurodéputée Europe Ecologie Eva Joly a traversé une nuée de journalistes et salué l'action "légitime" de Jeudi Noir contre le mal logement. "La précarité des jeunes, la précarité des gens" est une "grande cause", a souligné l'eurodéputée, précisant que cela constituera "un des grands thèmes" de sa campagne présidentielle, si elle est désignée candidate.

"On était une trentaine à dormir dans les lieux jeudi soir et ceux qui sont sortis hier (vendredi) matin n'ont pas pu rentrer dans le bâtiment", raconte Elise Aubry, 28 ans, qui s'est également vu refuser l'entrée. "On est complètement assiégés", s'insurge la jeune femme. "La préfecture nous impose un blocus depuis hier (vendredi)", dénonce Julien Bayou, porte-parole de Jeudi noir et qui exige la "levée du dispositif". "On n'est pas contre une présence policière mais ils ne doivent pas empêcher les allers et retours", a-t-il précisé, alors qu'une dizaine de policiers sont sur place. "On a fait constater l'occupation du lieu par un huissier, on est habitant de ce lieu depuis cinq jours, c'est une atteinte à la liberté de circuler", martèle Simon Cottin-Marx, 24 ans, militant du collectif.

Vendredi matin déjà, plusieurs élus de gauche ont fait le déplacement pour soutenir la démarche de Jeudi Noir: Yves Contassot (Verts), Aurélie Filippetti (PS), Martine Billard (Parti de gauche), ou Clémentine Autain (Fédération pour une alternative sociale et écologique, Fase). "Le problème du logement, c'est le problème numéro un de la jeunesse, c'est ça l'urgence aujourd'hui", a assuré Mme Filippetti, députée PS de Moselle.

Le président du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon (PS) a apporté son soutien au collectif "qui, coûte que coûte, veut sensibiliser l'Etat à la dramatique situation du logement des jeunes précaires en Ile-de-France". Europe écologie-Les Verts a aussi apporté son soutien, tout comme Jean-François Martins, conseiller de Paris Modem.

Propriété du groupe Axa, l'immeuble du 22 avenue Matignon, vide depuis 2006, pourrait ne pas rester occuper très longtemps. Axa a annoncé vendredi que l'assureur est "en train de déposer un référé judiciaire" pour obtenir leur départ.

"Si cette réquisition citoyenne leur offre un répit au coeur de l'hiver, elle vise surtout à dénoncer l'indifférence du gouvernement vis-à-vis d'une crise du logement qui s'aggrave à mesure que se gonfle la bulle immobilière", dénonce Jeudi Noir dans un communiqué.

Jeudi Noir et les autres organisations luttant contre le mal-logement, comme le DAL, exigent l'application de la loi qui permet la réquisition de logements inoccupés. Selon l'Insee, on dénombrait, en 2009, 1,8 million de logements vacants en France, dont 122.000 à Paris.

Une étude de l'Insee publiée jeudi fait état de 250.000 personnes sans domicile ou en hébergement précaire à la fin des années 2000, auxquelles s'ajoutent 2,9 millions de personnes habitant des logements sans confort.

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