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Islam radical : le gouvernement dissout une association d'aide aux détenus musulmans

Cette association est soupçonnée d'avoir joué un rôle dans les réseaux islamistes et terroristes français, sous couvert de soutien aux détenus musulmans.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
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Capture d'écran du site de l'association Fraternité musulmane Sanâbil.  (SANABIL)

L'association Fraternité musulmane Sanâbil a été dissoute, annonce le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Cette association était soupçonnée d'être impliquée dans la mouvance islamique radicale. Le décret a été présenté en Conseil des ministres, précise le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, mercredi 23 novembre.

Les avoirs de l'association avaient déjà été gelés fin octobre. Pour justifier sa décision de dissoudre l'association, l'exécutif se base sur un article du Code de la sécurité intérieure sur les associations qui "appellent à la haine ou à la violence, ou qui se livrent à des agissements susceptibles de provoquer des actes terroristes".

D'anciens dirigeants partis au combat

Le ministère soupçonne l'association d'avoir joué un rôle dans les réseaux islamistes et terroristes français, sous couvert de soutien aux détenus musulmans. Fraternité musulmane Sanâbil s'était trouvée au fil du temps "au cœur d'un réseau relationnel étendu à la plupart des détenus pour activités terroristes présents dans les prisons françaises", indique Bernard Cazeneuve dans un communiqué.

L'association encourageait la radicalisation de ces derniers durant leur séjour carcéral pour les rallier à la cause djihadiste, poursuit le ministre."La proximité ou l'implication de membres de l'équipe dirigeante de l'association dans la mouvance islamiste radicale est avérée", et plusieurs anciens dirigeants de l'association ont rejoint la zone de combat irako-syrienne.

Le nom de cette association, créée en 2010 et basée en Seine-et-Marne, est apparu dans "de nombreux dossiers terroristes", avaient indiqué des sources au sein des services de renseignement, fin octobre.

L'association veut contester sa dissolution

Plusieurs jihadistes français ont bénéficié du soutien de l'association, selon Libération, qui dit avoir consulté une note des services de renseignement. Le quotidien cite notamment Fabien Clain, auteur du message de revendication des attentats du 13 novembre 2015 par le groupe Etat islamique et Djamel Beghal, mentor de Chérif Kouachi, l'un des auteurs de l'attentat de 2015 contre Charlie Hebdo. Selon l'AFP, Amedy Coulibaly, le tueur de l'Hyper Cacher, avait également participé à un pique-nique de l'association le 23 août 2014.

"On va utiliser tous les moyens légaux possibles afin de contester cette décision injuste", a réagi le président de Sanâbil, Antho Bolamba, assigné à résidence depuis un an. Ce dernier a été brièvement le modérateur du site internet francophone pro-jihad Ansar Al-Haqq. D'après lui, l'action de l'association se borne à soutenir "750 détenus dans onze pays", en faisant parvenir de la documentation religieuse ou en envoyant occasionnellement de l'argent aux indigents.

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