L'éthylotest obligatoire donne la migraine aux automobilistes
A partir du 1er juillet, en France, chaque conducteur doit disposer, dans son véhicule, d'un appareil pour mesurer son alcoolémie. FTVi vous explique pourquoi ce n'est pas aussi simple qu'il y paraît.
Calé entre le gilet jaune et le triangle, l'éthylotest doit trouver sa place dans la boîte à gants à partir du 1er juillet. C'est en tout cas ce que stipule un décret officiel, pris le 28 février. Une gageure pour beaucoup des 36 millions d'automobilistes français, qui peinent à trouver le fameux petit appareil depuis des semaines : en effet, les grandes surfaces sont en rupture de stock. Mais d'autres raisons provoquent l'agacement des conducteurs.
Pourquoi l'éthylotest est-il devenu un casse-tête ?
• Parce qu'on ne sait pas s'il est obligatoire à partir du 1er juillet ou du 1er novembre
Chaque conducteur doit bien se munir d'un éthylotest dans son véhicule avant dimanche. Il est obligatoire, mais les automobilistes qui n'en auront pas ne seront sanctionnés... qu'à partir du 1er novembre. Le ministère de l'Intérieur pourrait même retarder la mise en place d'amendes au 1er décembre, comme l'indique lefigaro.fr. Le procès-verbal pour ne pas avoir équipé son véhicule d'un éthylotest s'élèvera à 11 euros.
• Parce qu'on peut se faire arnaquer en l'achetant
Officiellement, deux fabricants certifiés monopolisent le secteur : le Français Contralco et le Sud-Africain Redline. Face à eux, d'autres fabricants ont voulu se faire une place dans ce marché devenu très lucratif depuis la promulgation du décret. Des offres trompeuses circulent notamment sur internet. Il faut donc se rendre dans des grandes surfaces, des centres spécialisés auto ou des pharmacies pour trouver des éthylotests portant la norme NF. Des sites officiels comme service-public.fr soulignent qu'un éthylotest doit respecter les conditions de validité du fabricant, à savoir "date de péremption et marque de certification ou de conformité".
• Parce qu'une polémique s'est créée autour des défenseurs de cette mesure
Conflit d'intérêts ? Le président de l'association à l'origine du décret, Daniel Orgeval, est aussi salarié d'un des principaux fabricants d'éthylotests, Contralco. Au micro de RTL, Orgeval se justifie en qualifiant l'équipement des véhicules en éthylotest "d'affaire de santé publique" . "Non, je ne passe pas mes week-ends avec Claude Guéant [l'ancien ministre de l'Intérieur]', a-t-il ironisé dans Sud Ouest. Une association, la Ligue de défense des conducteurs, dénonce un conflit d'intérêts et un lobby des fabricants d'éthylotests. Quant à Daniel Orgeval, il dit "assumer" le salaire que lui verse Contralco, soit 3000 euros bruts mensuels.
• Parce qu'il existe deux types d'éthylotests
Electronique ou chimique, deux types d'appareils sont proposés. Pas de souci pour le premier : il suffit de souffler pour vérifier le taux d'alcool dans le sang. Mais l'utilisation de l'éthylotest chimique est plus compliquée. Il faut franchir six étapes : sortir le tube du ballon, enfoncer les extrémités, souffler, insérer le tube côté bleu, presser le ballon puis attendre deux minutes (si vous n'avez rien compris, cliquez ici). Entre les deux types d'appareils, la différence est dans le prix : 1 à 2 euros pour un éthylotest chimique contre 90 euros pour un éthylotest électronique. Le moins cher est tout aussi efficace, mais doit être renouvelé tous les deux ans et ne peut être utilisé qu'une seule fois. C'est pourquoi plusieurs associations, comme la Prévention routière, conseillent d'en avoir plusieurs en réserve dans la boîte à gants, comme l'indique lefigaro.fr.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.