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L'intersyndicale des salariés a décidé deux nouvelles journées d'action le jeudi 28 octobre et le samedi 6 novembre

A la veille du vote définitif de la loi, mardi au Sénat, mercredi à l'Assemblée, les syndicats font le pari de "continuer et d'élargir la mobilisation", selon une déclaration commune.Côté étudiants, l'Unef a appelé à des "actions" mardi dans toutes la France contre la réforme des retraites.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Piquet de grève bloquant l'accès au dépôt pétrolier de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) (AFP - GERARD JULIEN)

A la veille du vote définitif de la loi, mardi au Sénat, mercredi à l'Assemblée, les syndicats font le pari de "continuer et d'élargir la mobilisation", selon une déclaration commune.

Côté étudiants, l'Unef a appelé à des "actions" mardi dans toutes la France contre la réforme des retraites.

L'Unef n'appelle pas à des manifestations mardi mais à des actions allant de sit-ins devant les locaux de parlementaires, de l'UMP ou du Medef, à des rassemblements et à des "opérations coups de poing", notamment devant le Sénat où le vote définitif de la loi qui devait avoir lieu mardi à la mi-journée a été repoussé à 16h.

Les lycéens de l'UNL et de la FIDL et les étudiants de l'UNEF ont aussi appelé à se mobiliser lors des deux nouvelles journées d'action.

Le choix des deux dates ne doit rien au hasard. Le 28 octobre correspond au moment de l'adoption solennelle par le Parlement. Le 6 novembre, qui doit permettre d'obtenir le soutien de ceux qui ne peuvent faire grève en semaine, tombera quelques jours avant la promulgation de la loi par le président Nicolas Sarkozy.

"Quel que soit le vote du Sénat, nous demandons au chef de l'Etat de ne pas promulguer ce texte", a lancé Nadine Prigent (CGT). Les confédérations syndicales ont également appelé "solennellement le gouvernement et les parlementaires à ne pas adopter cette réforme en l'état".

Alors que les dés sont quasiment jetés, elles sont parvenues à maintenir leur unité, obtenant même le "retour au bercail" de l'organisation la plus modérée, la CFE-CGC. "L'intersyndicale ne se fissure pas", a pu asséner Jean Grosset (UNSA, autonome).

Pour la FSU, Bernadette Groison a affirmé que le mouvement "continue de se développer", notamment avec "l'arrivée des jeunes".

Comme à son habitude, FO n'a pas signé le texte commun. La confédération pu obtenir que soit décidée une grève interprofessionnelle de 24 heures pour "rassembler les mouvements épars" qui se produisent un peu partout sur le terrain.

Solidaires (syndicats SUD et autres) a regretté que la date du 28 octobre soit trop éloignée, alors qu'"il ne faut pas laisser trop de temps entre les rendez-vous nationaux et les actions sur le terrain".
Annick Coupé, sa porte-parole, a aussi déploré que "l'intersyndicale ne s'exprime pas de manière extrêmement nette sur le soutien aux initiatives" prises localement par les grévistes et les jeunes.

FO et Solidaires seront néanmoins présentes dans la rue aux deux nouveaux rendez-vous, selon leurs représentants.

Quelques frictions dans l'intersyndicale
La multiplication des blocages (routes, voies ferrées, aérogares) qui peuvent gêner les usagers est apparue comme un motif de frictions dans l'intersyndicale. La déclaration commune affirme que les organisations syndicales "veilleront au respect des biens et des personnes". La CFDT est très hostile à ces formes d'action. "Notre rôle est de rassembler", a déclaré son numéro deux Marcel Grignard. Dans la journée, la centrale de François Chérèque avait mis en garde contre "toute forme de radicalité".

"Nous revendiquons des actions non violentes", a insisté Joseph Thouvenel (CFTC). Quant à la CFE-CGC, elle condamne tout ce qui "paralyse le pays". Autre sujet de discorde, la stratégie après la promulgation de la loi. Pour Marcel Grignard, il ne faut ni "remettre en cause la légitimité du Parlement" ni "aller sur le terrain d'un affrontement avec le pouvoir politique".

Soucieuse de procéder "par étapes", la CGT ne s'est pas prononcée à ce stade. Solidaires prône "un affrontement central" avec le gouvernement.

Comme si elles voulaient préparer le terrain à une retraite en bon ordre, les centrales syndicales commencent à mettre en avant d'autres sujets que les retraites: "l'emploi, les salaires, les conditions de travail, l'avenir des jeunes".

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