La Rochelle, un vrai marathon pour les députés PS
FTVi a suivi Christian Paul, député de la Nièvre lors du premier jour des universités d'été du parti. Récit d'un véritable marathon stratégico-politique.
Aucun répit. Etre dans la bonne réunion mais aussi sur la bonne photo, disponible pour les militants comme pour les journalistes. De l'Espace Encan où ont lieu les ateliers aux restaurants de la rue Saint-Jean, juste derrière le Vieux Port, en passant par l'hôtel Mercure et les salles de réunions officieuses. FTVi a chaussé ses baskets et s'est mis dans les pas de Christian Paul, 52 ans, député PS de la Nièvre pour la quatrième fois consécutive. Récit du "socialisthon" de La Rochelle.
"Un bon La Rochelle, c'est en dehors des horaires syndicaux"
"Si on part comme ça sans échauffement, on ne va pas y arriver", prévient Christian Paul en proposant un café entre le largage de sa valise à l'hôtel Mercure et l'espace Encan, qui accueille le raout traditionnel. Et de détailler le programme qui l'attend, non sans préciser qu'"évidemment, on n'exclut pas qu'entre temps des rendez-vous rapides sur le port soient prévus par SMS pour débriefer".
C'est d'ailleurs, à son sens, le secret d'une édition réussie. "Un bon La Rochelle, c'est un La Rochelle où l'on grapille des idées, où l'on a des échanges en dehors des horaires syndicaux et des figures imposées", confie le quinquagénaire, petits yeux bleus pétillants derrière ses lunettes carrées.
Malgré son iPad sous le bras et une prédilection pour le numérique, c'est au verso d'une carte de visite que Christian Paul note les rendez-vous pris à la volée.
A la sortie de l'atelier "Une nouvelle ère pour le numérique, vers démocratie et progrès", aussi pointu que conceptuel, qu'il a co-animé, il prend rendez-vous avec la ministre déléguée au Numérique, Fleur Pellerin. Elle aussi court tous azimuts, son collaborateur sur les talons. Ce sera 9h45, entre deux rendez-vous déjà fixés, à l'hôtel puisqu'ils y séjournent tous les deux.
Dix-sept poignées de main en 150 mètres
Dix minutes plus tard, il ressort son bout de bristol sur lequel l'encre a bavé. Objectif, caser une entrevue avec Gérard Bapt, son homologue de Haute-Garonne, pour parler d'un projet de loi sur la sécurité sociale. "Demain... 10h30 ?" Emballé c'est pesé. De toute façon, il ne restait que ça, un journaliste a pris le créneau suivant. Pour les autres, ce sera des "on se voit" entendus, des "on en reparle bientôt" assortis d'une moue complice et des "on s'en occupe début septembre !"
"Prends rendez-vous avec ma collaboratrice à l'Assemblée pour la deuxième quinzaine de septembre", obtient quand même un militant qui l'interpelle à la sortie de l'atelier. Et au milieu, il y a ceux "avec-qui-on-s'est-dit-qu'on-s'appellerait-pour-faire-un-point-demain-matin-et-si-on-n'a-pas-le-temps-on-se-verra-à-Paris".
Où qu'il soit, le rythme de progression dans l'espace du député est limité. Christian Paul voit fondre sur lui de nombreux militants tout sourire. Dix-sept poignées de main cordiales à des connaissances, rien que sur les 150 mètres qui séparent l'hôtel Mercure de l'Espace Encan. Quand il n'est pas ralenti par un sens de l'orientation approximatif. Lequel l'a égaré en compagnie de neuf partisans de Martine Aubry et sous une pluie soutenue dans les dédales de petites rues méconnues et parfaitement absentes du plan, qui prend un peu plus l'eau à chaque sortie.
Huîtres, photo de famille et messages codés
Pas de quoi entamer le moral de la bande, qui s'interroge quand même : "Tu crois qu'ils nous ont envoyés nous perdre là pour se répartir le pouvoir de leur côté ?" rit une élue, d'abord tentée de "sécher" le rendez-vous. "En tout cas, c'est pas parce qu'on soutient la première secrétaire qu'on a le droit à une salle proche et sympa", pique une autre.
Une réunion à huis clos du courant aubryste sans Aubry plus tard, la petite troupe encore humide ne se laisse pas avoir une seconde fois et s'engouffre dans un minibus. Direction l'autre bout de la ville et la conférence de presse informelle organisée par leur chef de file, tout juste sortie du 20 heures de TF1.
Il n'y "tient pas tant que ça", mais, quand même, Christian Paul se glisse sur la photo de famille, parmi les dirigeants qui entourent Martine Aubry. Presse et responsables socialistes passent aux huîtres ? Lui engloutit une assiette de salade de pâtes au surimi entre deux off avec des journalistes. Il assure le service avant-vente du message que veut faire passer son sous-courant, La Gauche durable, à l'occasion de la rentrée du parti.
Dernier défi : rejoindre sa "tribu géographique" : près de 25 militants de sa fédération de la Nièvre, planqués dans la troisième salle au fond de Chez André, l'usine à fruits de mer et réunions politiques de La Rochelle. Non sans avoir encore salué en cours de route, malgré les 22h30 passées à l'horloge du Vieux Port, trois têtes familières sous les arcades d'une petite rue du centre-ville.
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