Marseille : et si l'accent disparaissait ?
Et si l'accent marseillais disparaissait ? Des chercheurs ont mis en évidence la transformation du parler marseillais, une étude très sérieuse qui démontre que l'arrivée de nouveaux habitants remodèle la carte de la cité phocéenne autant que celle de son accent.
Marseille (Bouches-du-Rhône), son vieux port, sa basilique, et son accent emblématique. Chaleureux, mélodieux, l'accent marseillais acquiert ses lettres de noblesse avec Fernandel, Raimu et Marcel Pagnol. Et pourtant, il serait menacé : voilà l'hypothèse de deux chercheurs. Parmi eux, ce spécialiste du parler marseillais et chroniqueur à la radio. Pendant cinq ans, il s'est penché sur la transformation de la ville, et son incidence sur le langage. "Il y a notamment des quartiers nouveaux, des espaces qui ont changé, et qui accueillent des populations nouvelles, en tout cas qui ne sont pas des Marseillais de milieu populaire", explique Médéric Gasquet-Cyrus, linguiste à l'université d'Aix-Marseille.
"Dégun" est entré dans le dictionnaire
Le linguiste développe : "Ces nouvelles populations, qui ne sont pas là en masse (ce n'est pas une invasion non plus de Parisiens qui débarquent), mais ce sont quand même des gens qui jouent un rôle important dans la ville, et qui peut-être, vont contribuer à faire changer, sur du long terme, la façon de parler à Marseille." L'accent marseillais n'est donc pas mort, il se modifie. L'an dernier, le mot "dégun", comprenez "personne", est entré dans le dictionnaire. L'accent et le parler marseillais ont encore de beaux jours devant eux.
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