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Le parquet n'a pas condamné vendredi les propos de Brice Hortefeux qui avaient soulevé la polémique en septembre

Brice Pour le procureur du tribunal correctionnel de Paris, qui intervenait vendredi suite à une citation du MRAP, ces propos n'en sont pas moins "outrageants"."Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", avait dit le ministre, qui était filmé, à un jeune militant UMP d'origine arabe à Seignosse (Landes).
Article rédigé par France2.fr
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Brice Hortefeux à l'Assemblée le 23 mars 2010 (AFP PHOTO - PIERRE VERDY)

Brice Pour le procureur du tribunal correctionnel de Paris, qui intervenait vendredi suite à une citation du MRAP, ces propos n'en sont pas moins "outrageants".

"Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", avait dit le ministre, qui était filmé, à un jeune militant UMP d'origine arabe à Seignosse (Landes).


Quel caractère public ?

Le procureur François Cordier a émis un doute sur le caractère public de l'échange au cours duquel Brice Hortefeux s'était exprimé avec les mots contestés à l'université d'été de l'UMP. A ses yeux, il n'est pas établi que le ministre avait connaissance qu'il était filmé et enregistré par une caméra de télévision.

Or le ministre de l'Intérieur, absent à l'audience, était cité à comparaître par le MRAP pour "injure publique et raciale". Si le tribunal, qui a mis sa décision en délibéré au 4 juin, est d'avis que les propos poursuivis n'étaient pas publics, il peut requalifier les faits en "injure raciale", une infraction qui relève de la contravention, et non plus du délit.

Sur la nature des paroles du ministre, le procureur a été sans ambiguïté. "Il me semble que le délit d'injure raciale est constitué au sens de la loi", a-t-il déclaré, parlant de "propos outrageants" et "méprisants". Il a critiqué une conversation entamée sur un ton familier et qui "dérape".

L'affaire, qui avait provoqué un tollé à gauche et parmi les associations de lutte contre le racisme, a été mis en délibéré au 4 juin.

L'avocat de Brice Hortefeux , Me Jean-Yves Dupeux, a contesté devant le tribunal toute "volonté d'opprimer" ou "d'avilir" qui que ce soit à travers les propos poursuivis.

"Ces propos renvoient à cette population l'idée qu'ils ne sont pas des Français comme les autres, des Français à part entière (...) C'est d'une violence inouie, j'ai vu sur le terrain combien ces propos ont pu être blessants", a expliqué aux juges le président du MRAP, Mouloud Aounit.

Les faits
Début septembre, Brice Hortefeux s'était retrouvé au coeur d'une vive polémique après la diffusion par lemonde.fr d'une vidéo où il tenait des propos ambigus pendant qu'il posait avec un jeune militant, Amine, né de père algérien, au campus de l'UMP.

Dans l'échange incriminé, une militante expliquait à au ministre qu'Amine mangeait du cochon et buvait de la bière, ce à quoi le ministre rétorquait : "Ah, mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype". Il avait ensuite ajouté: "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".

Interrogé par la suite sur ces propos, Brice Hortefeux avait alors assuré n'avoir voulu faire "aucune référence à une origine ethnique, maghrébine, arabe, africaine et ainsi de suite". Plus tard, il avait laissé entendre que les propos incriminés concernaient les Auvergnats.

L'affaire avait provoqué un tollé à gauche et parmi les associations de lutte contre le racisme.

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