Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, a dévoilé mercredi le contenu de sa proposition de loi
Déposé dans quinze jours, le texte interdit le port du voile intégral dans les "lieux ouverts au public" sous peine de sanctions financières.
Le PS a tranché la question en sens inverse. Il s'est prononcé contre une loi de "circonstance", malgré les résistances de certains socialistes comme les députés Manuel Valls ou Aurélie Filippetti.
"Le Parti socialiste a débattu, il a rappelé des principes : nous sommes totalement opposés à la burqa, la burqa est une prison pour les femmes, dans la République, elle n'a pas sa place mais une loi de circonstance n'aurait pas les effets escomptés", a affirmé mercredi le porte-parole du PS Benoît Hamon, au lendemain de la réunion hebdomadaire du Bureau national du PS.
Dans un texte de trois pages, adressé mercredi soir au président de la mission parlementaire d'information sur le port du voile intégral, André Gerin, les socialistes développent leurs arguments en trois chapitres: "le parti socialiste condamne avec fermeté le port du voile intégral, pratique incompatible avec les valeurs de la République"; "Le parti socialiste préconise une action publique contre le port du voile intégral respectueuse de notre Etat de droit et qui mobilise de façon résolue les principes et les moyens de la République"; "Le parti socialiste refusera toute loi de circonstance, inapplicable".
Manuel Valls toujours favorable à une loi
A l'issue du Bureau national, le député-maire d'Evry s'est dit "effrayé et scandalisé" par les propos de Jean-Marc Ayrault contre une loi. "Sur quelles bases ose-t-il affirmer qu'une loi interdisant la burqa ne servirait à rien? Il reprend l'argument de la stigmatisation, alors que précisément la burqa doit être combattue au nom de la République mais aussi de l'islam". Aurélie Filippetti maintient également sa position et a jugé que le "débat était en cours".
Le texte de Copé inclut des sanctions financières
La proposition du chef de file de l'UMP à l'Assemblée visera à "interdire de dissimuler son visage dans les lieux ouverts au public et sur la voie publique, sauf quelques exceptions du type événements culturels ou carnavals dont on déterminera la liste", précise M. Copé dans un entretien au Figaro magazine à paraître samedi. Le texte prévoit que "le port de la burqa serait passible d'une contravention, probablement de 4ème classe, c'est-à-dire de 750 euros".
Cette contravention, selon le député de Seine-et-Marne, serait appliquée "à toute personne sur la voie publique dont on constaterait que le visage serait intégralement masqué". La proposition de loi prévoit également une "contravention aggravée pour une personne qui obligerait une femme à porter un voile intégral", précise M. Copé à l'hebdomadaire.
Ce dernier compte déposer "dans les quinze jours" la résolution parlementaire et la proposition de loi cosignées par ses collègues UMP François Baroin et Nicole Ameline ainsi que "tous les députés qui le souhaiteront".
Il prévoit "un temps de dialogue de six mois entre la date d'application de la loi et la date de promulgation pour permettre une phase de discussion et de médiation avec les personnes concernées" précise-t-il dans l'hebdomadaire.
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