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Le président français Nicolas Sarkozy a renouvelé dimanche du Canada son soutien au ministre du Travail Eric Woerth

"M. Woerth est un homme qui a toute ma confiance. (... )Heureusement qu'on ne se voit pas demain parce que, si vous m'aviez posé la question, je me serai un peu répété", a dit M. Sarkozy lors d'un point presse à l'issue du G20.Le député PS Jean-Christophe Cambadélis estime que "l'ensemble du gouvernement est discrédité" et "devrait s'en aller".
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Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse à l'issue du G20, le 27 juin 2010, à Toronto. (AFP - Eric Feferberg)

"M. Woerth est un homme qui a toute ma confiance. (... )Heureusement qu'on ne se voit pas demain parce que, si vous m'aviez posé la question, je me serai un peu répété", a dit M. Sarkozy lors d'un point presse à l'issue du G20.

Le député PS Jean-Christophe Cambadélis estime que "l'ensemble du gouvernement est discrédité" et "devrait s'en aller".

Interrogé à France Info sur les propos du ministre du Travail Eric Woerth dimanche affirmant qu'il ne fallait pas "sous-estimer" sa capacité de résistance, M. Cambadélis a répondu: "il ne faut pas qu'il (M. Woerth ) surestime la capacité de patience des Français".

"Il n'y a pas un jour sans qu'il y ait des affaires qui touchent un membre de ce gouvernement" qui "est à bout de souffle. Il faudrait changer de politique, ça je pense que Nicolas Sarkozy ne veut pas le faire, mais en tout état de cause, ce gouvernement en place abîme la France", selon le député strauss-kahnien.

"Il faut changer de gouvernement, ça me paraît une évidence, M. Woerth n'est que l'expression paroxystique de ce qu'est ce gouvernement", a-t-il ajouté.

Pour l'ex-numéro un du PS, François Hollande, les explications demandées à Eric Woerth sont légitimes. "Au sommet chez les élites politiques, il y a une forme de relâchement, d'imprudence, et c'est ce qui fait que les questions posées à M. Woerth ne relèvent pas de l'inquisition" a déclaré le député de Corrèze sur i-télé.

"Ce que doit dire M. Woerth, ce n'est pas ce qui est faux, la question est de dire ce qui est vrai, notamment par rapport à deux interrogations toutes simples", la première étant "à quand remonte le dernier examen fiscal de Mme Bettencourt ?" et "pourquoi n'y a-t-il eu que M. Banier et pourquoi n'y a-t-il pas eu aussi vérification de la situation fiscale de Mme Bettencourt ?

Cette question est simple, elle appelle une réponse toute aussi simple", a souligné M. Hollande.

Eric Woerth pugnace tente d'éteindre l'incendie
Intervenant dans le cadre de l'émission Le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, le ministre du Travail a réfuté de nouveau toute implication dans l'affaire Bettencourt ainsi que celle de son épouse qui gérait une partie des finance de la première fortune de France.

"Je n'ai jamais déclenché" ni "empêché" un contrôle fiscal concernant Madame Bettencourt, a-t-il martelé.

"Le problème, c'est que les journalistes ne comprennent pas comment fonctionne le fisc", a déclaré M. Woerth, assurant qu'il avait activement contribué à la lutte contre la fraude fiscale, quand il était ministre du Budget.

"Mme Bettencourt a fait l'objet de nombreux contrôle fiscaux depuis longtemps. Elle a une situation fiscale qui a toujours été considérée comme claire, jusqu'à ces écoutes qui disent qu'à un moment donné il y a du patrimoine qui n'a pas été révélé", a affirmé M. Woerth.

L'actuel ministre du Budget François Baroin avait auparavant annoncé que le fisc allait passer au peigne fin la fortune de Liliane Bettencourt et a exclu toute intervention de son prédécesseur Eric Woerth dans le dossier.

Eric Woerth a expliqué qu'il n'avait pas eu connaissance des éléments accréditant l'idée que Liliane Bettencourt fraudait le fisc, pourtant transmis par le parquet de Nanterre à Bercy début 2009, alors qu'Eric Woerth était ministre du Budget.

Le document transmis par le parquet de Nanterre début 2009 au fisc concernait François-Marie Banier, photographe auquel Liliane Bettencourt a donné entre 600 millions et un milliard d'euros, dit le ministre, brandissant le document.

Il a assuré qu'à Bercy, le ministre n'avait aucun pouvoir sur les enquêtes fiscales et ne s'intéressait pas aux procédures. "Tout cela fonctionne de manière autonome du ministre", a-t-il dit, disant qu'il y avait 50.000 contrôles fiscaux par an.

"Le contrôle de M. Banier a bien eu lieu", a-t-il précisé, assurant qu'il n'y avait aucune raison de s'intéresser à Liliane Bettencourt.

Les documents mentionnaient cependant Arros, une île des Seychelles que possédait Liliane Bettencourt par l'intermédiaire d'une fondation au Liechtenstein, et cachée au fisc français.

Interrogé sur le fait qu'il était à la fois ministre du budget en 2009 et trésorier de l'UMP, alors que Madame Bettencourt avait fait des dons à l'UMP, Eric Worth a répliqué "Il n'y aucun conflit d'intérêts entre être trésorier d'un parti politique (...) et ministre du Budget ou tout autre ministre". "Ca fait sept ans que je suis trésorier de mon parti politique et j'ai continué à l'être en étant ministre du Budget", a-t-il insisté.

"Ce que j'ai fait, je l'ai fait en toute honnêteté, en toute rigueur, et si c'était à refaire je le referais (..) Je n'ai rien à me reprocher. Je suis une cible politique dans cette affaire parce qu'on veut ralentir le rythme et la réussite de la réforme des retraites", a-t-il dit.

Concernant , à propos d'une rencontre entre l'ancien ministre du Budget et l'héritier de la famille Peugeot, Robert Peugeot, après un vol en décembre 2009 de lingots d'or (dont la valeur a été revue à la baisse), Eric Woerth a affirmé ne pas "savoir ce qu'il s'est fait voler". "Le ministre a dénoncé "des amalgames, des insinuations absolument scandaleux" à propos de ces informations.

Le ministre du Travail était soutenu par la présence dans le public de son épouse, de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et du ministre du Budget François Baroin. Nicolas Sarkozy a de son côté réaffirmé dimanche, en marge du G20 à Toronto, sa confiance envers le ministre du Travail, "toujours légitime pour mener la réforme des retraites".

Voir : "les 4 Vérités" : invité François Baroin (28-06-2010)

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