Les salariés de cinq raffineries Total en France ont voté mercredi la reprise du travail après une semaine de grève
La veille, la plupart des syndicats avaient appelé à cesser la grève dans les raffineries du groupe, jugeant "significatives" les garanties obtenues pendant les négociations.
Les salariés de la raffinerie de Dunkerque en grève depuis plus d'un mois et à l'arrêt depuis septembre, reconduisent le mouvement, les autres le suspendent.
"Nous ne sommes pas pleinement satisfaits des conclusions de la négociation de mardi qui ne confirme pas le redémarrage de notre outil de travail (...), nous décidons de continuer le combat et de poursuivre la grève démarrée le 12 janvier", a déclaré mercredi devant l'assemblée générale de la raffinerie de Dunkerque Patrick Leclaire, délégué FO. Le délégué CGT, Marc Pigeon, a appelé aussi à la poursuite du mouvement, contrairement au mot d'ordre national de son syndicat.
La raffinerie Total de Dunkerque, qui emploie 380 salariés (plus environ 400 personnes chez les sous-traitants), a été arrêtée en septembre par la direction pour réduire des surcapacités de production en France. Les salariés se sont mis en grève le 12 janvier, bloquant l'activité logistique du site, pour protester contre l'absence d'information sur leur avenir et ont entraîné la semaine dernière les autres raffineries françaises du groupe pétrolier dans une grève illimitée.
Reprise du travail dans le reste des raffineries
La reprise du travail a été votée lors d'assemblées générales mercredi à Grandpuits (Seine-et-Marne), Feyzin (Rhône), La Mède (Bouches-du-Rhône), Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime) et Donges (Loire-Atlantique), effaçant le spectre d'une pénurie de carburant. Ces sites, qui s'étaient mis en grève la semaine dernière par solidarité avec les grévistes de Dunkerque, ont reçu l'assurance de Total qu'ils ne seraient ni fermés ni cédés au cours des cinq prochaines années.
Les délégués CGT, dont les délégués nationaux avaient appelé mardi soir à la reprise du travail, ont réaffirmé aux salariés du site dunkerquois que les salariés des autres raffineries avaient voté "la suspension" de la grève et non pas son "arrêt". "Je suis certain qu'ils seraient prêts à redémarrer le mouvement si on avait des mauvaises nouvelles pour le site des Flandres" le 8 mars lors du comité central d'entreprise, a assuré David Calbeut, de la CGT locale.
Les concessions de la direction
"Au-delà du projet d'évolution de l'établissement des Flandres, il n'y aura ni fermeture, ni cession de ses raffineries françaises au cours des cinq prochaines années", a-t-elle précisé dans un communiqué. La compagnie pétrolière s'engage à "assurer au sein du groupe la pérennité de l'établissement des Flandres", mais pas nécessairement avec une activité de raffinage. Elle s'engage par ailleurs à participer d'ici fin mars à une table-ronde sur le bassin dunkerquois et à garantir un emploi chez Total aux salariés.
Dans le même temps, une table-ronde sur l'avenir du raffinage en France doit avoir lieu au 2e trimestre, a annoncé le ministre de l'Industrie. La table-ronde sera organisée par le gouvernement, a promis Christian Estrosi.
Ces différents points faisaient partie des exigences des syndicats, avec le paiement des jours de grève qui sera traité à part.
Avant cet accord, Nicolas Sarkozy, avait reçu mardi le directeur général de Total, Christophe de Margerie, après Thierry Desmarest, président du conseil d'administration, lundi. Selon le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, le chef de l'Etat a demandé à l'industriel des engagements sur "la non fermeture de capacités de raffinage pour les années qui viennent".
Mardi, environ 250 stations-services ont été touchées par des ruptures d'approvisionnement. De nombreux automobilistes inquiets avaient préféré prendre leurs précautions en prévision d'une pénurie.
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