Hausse des signalements d'actes homophobes en 2013 : ce qu'il faut retenir du rapport

L'association SOS Homophobie reçoit de plus en plus de témoignages d'actes homophobes, note son rapport annuel, publié mardi 13 mai. "Alors qu'en 20 ans les témoignages de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie reçus par notre association n'ont cessé de croître, leur nombre a littéralement explosé en 2013" avec 3 500 signalements reçus, soit une hausse de 78%. 

Des insultes et des violences physiques

Des insultes sont constatées dans trois quarts des signalements. Et une fois sur sept, il y a eu une violence physique, ajoute le document. Le site livre l'exemple d'un étudiant en sixième année de médecine, roué de coups par un autre locataire de sa résidence universitaire.

Un phénomène persistant : l'homophobie de voisinage

Le rapport, détaillé par Le Huffington Post, pointe l'ancrage de l'homophobie de voisinage avec 130 cas en 2013 et 132 en 2012. Cela passe par des inscriptions "PD" sur des boîtes aux lettres, des "voitures vandalisées, préservatifs remplis de lait glissés dans le courrier ou même excréments.".

"Pour la seconde fois j'ai été victime de propos homophobes de la part de ma voisine", écrit Antonin, un Parisien. "Une première fois elle m'a menacé en me disant que "tous les homosexuels devraient avoir le sida pour être exterminés". Elle a ajouté qu'elle allait appeler ses copains toxicos pour nous refiler le sida avec une seringue" avant de lui hurler dessus: "Vous n'avez qu'à crever, sales pédés!"

Le Mariage pour tous et la hausse des témoignages

SOS Homophobie dit avoir été particulièrement sollicitée lors des périodes de grandes "Manif pour tous" et explique que la hausse des témoignages est la conséquence directe des débats sur l'ouverture du mariage aux homosexuels.

"Nous pourrions nous réjouir du vote de la loi sur le mariage pour tou-te-s, (...) de ce nouveau pas vers l'égalité", écrit l'association. Mais "cette victoire laisse un goût amer" car les "paroles décomplexées" entendues à l'occasion du débat "ont légitimé insultes et violences homophobes".

"Ces derniers mois, la parole homophobe s'est totalement décomplexée, dans toutes les sphères de la société", déplore en conclusion SOS Homophobie.

Un bond des témoignages liés à Internet

L'association note aussi une "explosion" du nombre des témoignages homophobes liés à internet, "multipliés par près de trois" en un an (1.723 cas contre 656 en 2012).

Twitter a été le réceptacle de propos homophobes à travers les mot-clés (hashtags) tels que #LesGaysDoiventDisparaitreCar, #UnGayMort ou #IlFautTuerLesHomo-sexuels.