Lyon: les transports devraient reprendre lundi
Le mouvement de grève entamé le 24 septembre dans les Transports en commun lyonnais devrait cesser lundiLe mouvement de grève entamé le 24 septembre dans les Transports en commun lyonnais devrait cesser lundi
Le préavis était "reconductible pendant 99 jours" toutes les 24h.
Rassemblés en assemblée générale vendredi, les salariés ont annoncé "d'autres formes d'actions". Sur 200 salariés, seule une dizaine s'est déclarée contre la proposition de l'intersyndicale (CGT-FO-CFDT-CFTC-UNSA) de reprendre le travail lundi, "faute de mobilisation suffisante".
"Nous anticipons une quasi-normalité pour lundi", a déclaré Bernard Tabary, directeur de Kéolis Lyon. Il a précisé que le trafic était assuré vendredi à 68% et qu'il le serait samedi à 76% et dimanche à 87%.
Les salariés ont toutefois menacé de "poursuivre le mouvement avec d'autres formes d'action" si la direction ne suspendait pas immédiatement deux procédures disciplinaires en cours contre des grévistes, et n'acceptait pas la nomination d'un médiateur "en vue de vraies négociations", selon l'expression d'un délégué syndical.
La grève marquait le durcissement du bras de fer engagé en juin 2008, après dénonciation par Keolis Lyon, gestionnaire des Transports en commun lyonnais, des accords collectifs en vigueur. Le conflit a été marqué par l'incendie criminel d'un dépôt de bus le 30 septembre.
Les syndicats dénoncent "le refus catégorique" d'une médiation dans le règlement du conflit par la direction, qui a assuré pour sa part "être dans un processus de dialogue".
"Ce qui coince surtout, c'est le changement de fonctionnement de l'entreprise, avec la possibilité d'affecter les agents sur plusieurs lignes, et la compensation des heures supplémentaires, des jours de week-end et fériés travaillés", avait expliqué Alain Auroy, délégué CFDT des Transports en commun lyonnais, le 23 septembre. Selon lui, Keolis cherche à faire des économies "pour se positionner pour le prochain appel d'offres", en cours actuellement, qui doit désigner le délégataire du réseau TCL à partir du 1er janvier 2011, pour une période de 6 ans.
Vendredi, les salariés avaient commencé à se rassembler à 4h30, heure de la prise du premier service, entravant symboliquement la sortie des autobus conduits par des non-grévistes.
Mardi soir, une vingtaine de délégués syndicaux des Transports en commun lyonnais s'étaient "barricadés" au siège de Keolis Lyon et y avaient passé la nuit, pour dénoncer l'échec de nouvelles négociations avec la direction. Les salariés s'étaient rassemblés mercredi matin devant le siège de l'entreprise à Lyon, où la direction avait organisé une conférence de presse à 11h.
Incendie criminel dans un dépôt
Un incendie a détruit dans la nuit de mardi à mercredi 34 bus dans un dépôt des Transports en commun lyonnais de 2500 m². Cet incendie du dépôt de bus du cours Suchet est d'origine criminelle, selon le parquet. "Il n'y a pas de victime, ni dans le public, ni chez les sapeurs-pompiers, mais l'incendie a détruit 34 bus sur un dépôt qui en compte 80", avaient expliqué les pompiers. Un véhicule utilitaire a également été brûlé.Selon le parquet, qui s'est refusé à faire le lien entre cet incendie et le conflit social qui perturbe les TCL, une enquête est en cours pour en préciser les circonstances. Selon Bernard Tabary, directeur de Kéolis, la société qui exploite le réseau de transports en commun, c'est le jet vers 2h30 d'un "cocktail molotov sous un bus du dépôt de Perrache" qui a provoqué l'incendie.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a dénoncé un "événement d'une extrême gravité (qui) pénalise durablement le réseau de transport urbain" de la ville. "Cet incendie maîtrisé à cette heure, qui a nécessité l'évacuation de 25 personnes d'un immeuble voisin et menacé une réserve de gazole, n'a heureusement pas fait de victimes", a souligné Dominique Bussereau. "C'est notre outil de travail qui a été dégradé, nous condamnons donc ce geste", a, pour sa part, déclaré le 1er octobre Yves Gelibert, délégué syndical CGT qui a cependant condamné "le fait d'en tirer prétexte pour nous faire reprendre le travail sans négocier".
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