Vie chère en Martinique : des centaines de personnes défilent à Fort-de-France malgré l'interdiction de manifester
À la nuit tombée, les percussions ont commencé à résonner. Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues de Fort-de-France, en Martinique, samedi 21 septembre. Ce cortège festif - appelé "vidé mawon" contre la vie chère - s'est tenu alors que la préfecture du département a interdit "les manifestations et rassemblements revendicatifs" dans quatre communes de l'île, dont Fort-de-France, depuis le 20 septembre. "Avec ces arrêtés, le préfet fait le contraire de ce qu'il faudrait faire", affirme un habitant vêtu d'un tee-shirt rouge. "La mobilisation va augmenter."
Les manifestants sont partis du quartier de Dillon vers 19 heures avant d'envahir une voie de l'autoroute A1 pendant plus d'une heure. De quoi créer quelques embouteillages sur cet axe très emprunté. Mais l'ambiance est restée festive et familiale tout le long de cette déambulation, rythmée par les percussions, les maracas et les conques. Aucun déploiement des forces de l'ordre n'a été observé, malgré l'interdiction de manifester.
"Je n'ai pas peur !", scande une manifestante de 74 ans, canne à la main et drapeau de la Martinique noué autour du poignet. "Il n'y a pas de voyous ici, mais on souffre le martyre", insiste cette infatigable militante. Vers 21 heures, alors que le couvre-feu débutait, les manifestants se sont progressivement dispersés.
Un pied de nez au préfet
Derrière ce défilé, on retrouve le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), dont la couleur de ralliement - le rouge - était visible sur tous les participants du cortège. Depuis plusieurs mois, ce mouvement qui lutte contre la vie chère mobilise les habitants de l'île à coup de manifestations et de blocages de supermarchés.
Ce nouveau défilé festif voulait ainsi marquer la poursuite de la mobilisation, que le mouvement réclame "pacifique", malgré les arrêtés préfectoraux visant à restreindre les rassemblements.
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