Vie chère en Martinique : "On a peur pour les patients dialysés" notamment, explique un médecin à cause "des blocages routiers"

Depuis début septembre, le département antillais connaît une mobilisation contre la vie chère, qui a dégénéré en émeutes. Le secrétaire général de l'Union régionale des médecins libéraux de Martinique décrit des "problèmes sur l'organisation des soins".
Article rédigé par franceinfo
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Entrée des urgences du CHU de Martinique. (FANNY FONTAN / HANS LUCAS via AFP)

"Oui il y a des blocages routiers aux ronds-points dans la journée, il y a des émeutes la nuit, des incendies et des pillages. Les gens craignent pour leur sécurité", admet sur franceinfo docteur Etienne Briand, secrétaire général de l'Union régionale des médecins libéraux de Martinique, alors que les "blocages routiers" en marge des manifestations contre la vie chère, mettent à l'épreuve le système de santé.

"Le premier recours est dégradé, les visites à domicile des infirmières, des médecins sont difficiles dans la journée et impossibles la nuit. Il y a aussi le déplacement des patients vers l'hôpital. Les maisons de garde sont fermées la nuit et les pharmacies ne peuvent plus organiser les gardes", s'inquiète le Dr Etienne Briand.

Un système de santé fragile

Le médecin rappelle que la Martinique "est en plan blanc depuis jeudi, il y a des problèmes de personnels dans les blocs opératoires qui avec le plan blanc sont soumis à une tension supplémentaire alors que la Martinique a un déficit de soignants". Il y a "des problèmes sur l'organisation des soins". "On a peur pour les patients dialysés, il faut prendre conscience de la fragilité du système de santé en Martinique et des coûts que la situation actuelle lui inflige", néanmoins "on fait tout pour pouvoir traiter des urgences et on met un accent particulier sur la cancérologie pour éviter des pertes de chance" de survie, "des retards de traitements".

Le médecin reconnaît qu'"il y a un vrai problème de vie chère qui touche tout le monde, nous, on a des problèmes d'approvisionnement, un déficit de médecins de 30% et une baisse de l'attractivité qui est due à la vie chère."

"On est tous conscients du problème, c'est juste la façon de le manifester et d'agir qui pose des problèmes pour le système de santé".

Dr Etienne Briand

à franceinfo

D'une manière générale, "on sait prendre les mesures, le Samu arrive à circuler et paradoxalement à cause des blocages et du fait que les familles sont chez elles pour garder leurs enfants qui ne vont pas à l'école, on circule assez bien. SOS médecins arrive à faire le travail entre 6h et 18h mais la nuit tout s'arrête c'est trop dangereux", explique le secrétaire général de l'Union régionale des médecins libéraux de Martinique.

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