Choléra à Mayotte : 85 cas détectés depuis mars, Santé publique France appelle de nouveaux réservistes sanitaires en renfort

La grande majorité des cas de choléra à Mayotte ont été détectés dans la commune de Koungou, dans un quartier précaire avec des difficultés d'accès à l'eau potable et des défauts d'assainissement.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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85 cas de choléra ont été détectés à Mayotte depuis mars 2024 (photo d'illustration). (WLADIMIR BULGAR/SCIENCE PHOTO LI / WBU / AFP)

La maladie continue de progresser sur l'archipel. Le nombre de cas de choléra à Mayotte s'élève désormais à 85, selon un nouveau bilan de Santé publique France, vendredi 17 mai. L'institut a également appelé à la mobilisation de nouveaux réservistes sanitaires, pour remplacer ceux dont la mission va s'achever.

Sur ces 85 cas détectés depuis le 18 mars, "68 sont des cas autochtones et 17 ont été importés des Comores ou des pays du continent africain", indique l'agence sanitaire publique dans un point épidémiologique hebdomadaire. L'épidémie a fait un mort, une fillette de trois ans, et sept cas nécessitant des soins de réanimation. Au 13 mai, 4 456 cas contacts avaient été vaccinés sur l'île, selon Santé publique France.

La grande majorité des cas (61) ont été détectés dans la commune de Koungou, dans un quartier précaire avec des difficultés d'accès à l'eau potable et des défauts d'assainissement, principaux risques de diffusion de la maladie, rappelle Santé publique France (SPF). "Cette transmission communautaire du choléra à Koungou et le risque d'importation de nouveaux cas de choléra des Comores exposent Mayotte à un risque de transmission locale sur tout le territoire, en particulier dans d'autres quartiers précaires", souligne le communiqué. Un nouveau foyer a été signalé il y a trois jours sur la commune de M'tzangamouji.

Un nombre de cas réel potentiellement "bien plus élevé"

Sur le terrain, 86 volontaires de la réserve sanitaire, gérée par SPF, sont mobilisés en "renforts" depuis la mi-avril, dont 54 spécifiquement sur le choléra. "Certaines missions [qui durent généralement un mois] arrivant à leur fin prochainement, une nouvelle campagne de recrutement" est en cours, précise l'organisme.

Dans un communiqué, Convergence infirmière, troisième syndicat des infirmiers libéraux, réclame des "mesures de crise", notamment la mise à disposition pour les professionnels de vaccins et de "kits choléra" (réservoir d'eau avec robinet et savon pour se laver les mains, par exemple sur son véhicule). Le syndicat estime que "le nombre de cas réels est bien plus élevé", car le comptage se fait "sur confirmation biologique" et qu'il est difficile de consulter, sans compter "l'isolement des étrangers en situation irrégulière".

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