Mayotte : un enfant de 3 ans meurt du choléra, premier décès depuis l'apparition de cas en mars sur le territoire

Les équipes "procèdent au traitement de l'entourage" de cette jeune victime, précisent la préfecture et l'agence régionale de santé dans un communiqué.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un panneau indique la direction de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, le 19 février 2024. (OPHELIE VINOT / HANS LUCAS / AFP)

Un enfant de 3 ans est mort du choléra à Mayotte, annoncent l'agence régionale de santé et la préfecture dans un communiqué, mercredi 8 mai. Il s'agit du premier décès enregistré sur le territoire depuis la détection d'un premier cas, le 19 mars. Il habitait à Koungou, une commune de l'agglomération de Mamoudzou, où "plusieurs cas de choléra avaient été identifiés ces dernières semaines", et où l'agence régionale de santé avait déployé un centre de dépistage et des unités mobiles de vaccination, explique le communiqué. "Les équipes d'intervention se sont rendues sur place pour procéder au traitement de l'entourage de l'enfant", précisent les autorités locales.

La députée Liot de la première circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, évoque désormais une "urgence", dans un message posté sur le réseau social X : "Je demande à Gabriel Attal une vaccination massive et des pastilles pour désinfecter l'eau ainsi que du gel hydroalcoolique, une distribution d'eau en bouteille". La parlementaire demande également la "fermeture de la frontière en mer pour empêcher l'entrée de malades clandestins des Comores".

Au micro de France Inter, Estelle Youssouffa déclare qu'il est "tragique de se dire qu'un enfant est mort du choléra dans un bidonville dans un département français en 2024. Ce qui est encore plus grave c'est qu'on l'a vu venir", déplore-t-elle. "On est toujours face à des autorités qui sont avec un temps de retard, qui minimisent", regrette l'élue. Celle-ci estiment que les autorités "prennent des décisions au dernier moment alors qu'il y a des vies humaines en jeu". Elle rappelle la situation sur place : "On a toujours des coupures d'eau" et "un seul hôpital avec cinq urgentistes". Un constat qui met "toute la population en danger", selon elle.

Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, sera jeudi et vendredi à Mayotte où, selon le dernier bilan de l'ARS datant du 6 mai, 58 cas de choléra ont été identifiés. Les premiers cas avaient été recensés chez des migrants, dont certains venus des Comores voisines. Un protocole élaboré en février pour éviter la propagation de la maladie prévoit la désinfection du foyer du malade, l'identification et le traitement des cas contacts et une vaccination "en anneaux", en élargissant progressivement la zone concernée autour de l'habitation du patient atteint de choléra.

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