Calais : un syndicat policier raconte les assauts de migrants contre des camions
L'Unsa Police décrit une situation tendue sur l'autoroute A16, où des migrants sont "organisés de façon quasi-militaire" pour prendre d'assaut des camions qui doivent rejoindre l'Angleterre.
L'Unsa Police a publié le 29 juillet un carnet de notes sur son blog racontant la "lutte pour le contrôle de l'A16" à Calais (Pas-de-Calais). Repérée par Le Figaro (article abonnés) vendredi 12 août, cette note est le récit de CRS de la compagnie autoroutière de Saint-Omer, qui décrivent les assauts de certains migrants contre des camions qui se rendent en Angleterre entre la "jungle" de Calais et le campement de Grande-Synthe (Nord).
"Si, il y a quelques années, les migrants fuyaient l'affrontement, ce n'est désormais plus le cas", déplore le syndicat de policiers.
Une organisation bien rodée
A 15 km du site d'Eurotunnel, les CRS décrivent un mode opératoire en trois phases. Tout d'abord, pour "bloquer l'autoroute", un groupe "d'une dizaine de migrants entrave la circulation avec des arbres (parfois jusqu'à 8 mètres), des matelas, des poubelles, des pneus de camions et des bouts de ferraille". Parfois, "ils y mettent le feu" avec des bouteilles contenant de l'essence ou du gaz. Ils peuvent également saboter un poids lourd, en arrachant les flexibles de frein et d'alimentation, ce qui nécessite l'intervention d'un dépanneur spécialisé.
Lors de la deuxième phase décrite par l'Unsa Police, "un autre groupe d'une centaine de migrants se tient allongé dans les fossés ou les champs longeant l'autoroute, en attente. Lorsque l'embouteillage est créé, ils surgissent sur les voies et embarquent à bord des remorques de camion."
Enfin, phase trois : "Tandis que les pouvoirs publics sont occupés" à "rétablir la circulation et éviter les accidents", "les migrants se déplacent, se séparent pour prendre d'assaut d'autres points de l'A16".
Des "migrants organisés de façon quasi-militaire"
Décrivant des "migrants organisés de façon quasi-militaire", l'Unsa Police déplore le fait que "chaque nuit, [des] policiers (…), dont la mission est de faire de la sécurité routière, se retrouvent à faire du maintien de l'ordre à quatre [agents] face à des centaines de migrants." Le syndicat rappelle que la circulation se fait sur une zone dépourvue d'éclairage où les camions roulent à 90 km/h et les autres véhicules à 110 ou 130 km/h. "Les accidents de la route se multiplient, les violences commises envers les conducteurs également."
L'Unsa Police réclame, entre autres, deux compagnies supplémentaires, des équipements tels que des boucliers et des grenades, ainsi que des moyens d'"analyser le terrain", comme des jumelles et des caméras à vision nocturne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.