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Bayonne : un monument commémorant le désarmement de l'ETA fait polémique

Un élu opposé au projet réclame au maire "moins d'ostentation et plus de pudeur face aux victimes".



Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 27 juin 2004. (MAXPPP)

Polémique à Bayonne. Un monument doit être inauguré au cœur de la ville des Pyrénées-Atlantiques pour commémorer le premier anniversaire du désarmement de l'ETA, mais cela provoque la colère d'élus et de proches de victimes de l'organisation indépendantiste basque.

Réalisée par l'artiste basque Koldobika Jauregi, cette sculpture en acier et fer forgé, de quatre mètres sur huit, représente une hache tournée vers le sol à partir de laquelle pousse un arbre. Cette installation, nommée La Vérité de l'arbre, fait donc allusion au symbole de l'ETA, une hache autour de laquelle s'enroule un serpent.

Cette œuvre est un don de Bake Bidea, mouvement en faveur des prisonniers basques, financé en partie par des particuliers. Le conseil municipal de Bayonne a voté de justesse l'installation de cette oeuvre dans le vieux Bayonne, jeudi. Son installation a été votée après un âpre débat, par 23 voix pour. Mais 20 conseillers municipaux n'ont pas souhaité prendre part au vote en signe de protestation, une scission qui n'a pas respecté la ligne des partis.

Davantage de "pudeur face aux victimes"

"Cette statue, je vous demande de considérer qu'elle participe au processus de paix (...). L'Histoire dira si vous avez eu raison ou pas de ne pas voter cette délibération", a lancé aux opposants le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray (centriste), l'une des chevilles ouvrières du désarmement. Ce monument "nous paraît inapproprié", lui a répondu Henri Etcheto, chef de file de l'opposition "Bayonne ville ouverte" (PS, PC, Europe Ecologie et sans étiquette). Il a demandé au maire "moins d'ostentation et plus de pudeur face aux victimes".

Avant même de créer la polémique à Bayonne, la sculpture en projet avait été fustigée par les associations des victimes de l'ETA en Espagne. Les porte-parole du "Collectif des victimes du terrorisme" (Covite) et des Victimes des forces de sécurité d'Espagne (ACFSEVT) ont estimé cette semaine dans la presse espagnole, et notamment dans le journal Deia (en espagnol), qu'inaugurer cette œuvre était "une humiliation directe et une insulte gratuite aux victimes du terrorisme".

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