Nouvelle-Calédonie : la bataille du nickel, enjeu écologique et économique
Les habitants de la Nouvelle-Calédonie voteront dimanche 4 novembre pour un référendum d'indépendance, trente ans après les accords de Matignon. Parmi les enjeux de ce scrutin, le nickel : l'archipel détient 20% des réserves mondiales de ce minerai.
Les tractopelles viennent d'arriver pour libérer l'accès à la mine de nickel de Kouaoua (Nouvelle-Calédonie), après 80 jours de blocage. Au pied du gisement, ils sont une cinquantaine à s'être relayés dans ce campement de fortune depuis le mois d'août. Ces habitants des tribus voisines se sont installés ici lorsqu'ils ont découvert ces arbres abattus : des chênes gomme, une espèce endémique de la région. Ici, l'industrie du nickel exploite le site depuis déjà quarante ans sans opposition. C'est l'extension de la mine sur une montagne sacrée pour les Kanaks et ses conséquences écologiques qui ont mis le feu aux poudres.
L'industriel est le premier employeur privé du territoire
Mais dans le village, les avis sont partagés, car ici tout dépend du nickel. À cause du blocage des installations, les salariés de la mine sont partis travailler ailleurs. Les rues sont désertes et sur le marché, il n'y a pas un client. Joël Diainon est le responsable coutumier de Kouaoua. Lui s'était déclaré favorable à l'extension du site minier, la mort dans l'âme. La SLN (Société Le Nickel), qui exploite le gisement de Kouaoua, est l'industriel historique de la Nouvelle-Calédonie. Installée à Nouméa depuis le XIXe siècle, elle produit chaque année 55 000 tonnes de ferronickel. Avec près de 2 000 salariés, l'entreprise est le premier employeur privé du territoire. Au-delà du référendum sur l'indépendance, la préservation de l'environnement représente un défi majeur pour la Nouvelle-Calédonie. Toute la difficulté est de réaliser ce défi au sein d'une économie aujourd'hui très dépendante du nickel.
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