Emeutes en Nouvelle-Calédonie : le Conseil d'Etat "ne suspend pas le blocage de TikTok"

Les requérants avaient unanimement dénoncé "l'absence d'éléments concrets" justifiant l'interdiction du réseau social.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un téléphone affiche l'application TikTok, le 22 mai 2024. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)

La justice a rejeté la demande des requérants. Le Conseil d'Etat "ne suspend pas le blocage" du réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie, selon une décision rendue jeudi 23 mai. La Ligue des droits de l'Homme, la Quadrature du Net et trois habitants de Nouvelle-Calédonie avaient déposé un recours en référé-liberté le 17 mai. Ils estimaient que ce blocage portait une atteinte grave aux libertés de communication et d'information. Depuis le 15 mai, le réseau social est inaccessible dans l'archipel, une mesure que le gouvernement justifie en pointant son rôle dans les violences qui durent depuis dix jours.

Le Conseil d'Etat a tenu compte du "caractère limité et temporaire de la mesure" d'interdiction, ainsi que de "l'intérêt public qui s'attache au rétablissement de la sécurité", selon la décision dont l'AFP a eu copie. Il note également que "les autres réseaux sociaux et médias restent accessibles". Les magistrats ont aussi rejeté la demande des requérants "pour défaut d'urgence". "Il s'agit d'une décision consternante qui n'est pas à la hauteur des enjeux. Au vu de l'utilisation du réseau social et du caractère sans précédent de cette mesure, il est impensable de considérer que l'urgence n'est pas caractérisée", a commenté l'avocat des requérants calédoniens, Vincent Brengarth.

Les requérants, eux, avaient unanimement dénoncé "l'absence d'éléments concrets qui prouvaient le lien présumé entre l'utilisation de TikTok et les violences", notamment des extraits de contenus issus du réseau social. Lors d'une audience, mardi, la représentante du gouvernement avait mis en avant "la forte adéquation" du profil et de l'âge des émeutiers avec ceux des utilisateurs de la plateforme, afin de justifier son blocage, qui doit durer jusqu'au retour au calme.

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