Crise en Nouvelle-Calédonie : "Ce qu'on voit c'est que la gendarmerie essaye de contrôler étroitement l'ouverture du feu", souligne le sociologue Sébastian Roché

Le sociologue compare la gestion des émeutes calédoniennes à celle qui avait entouré les émeutes après la mort de Nahel en 2023.
Article rédigé par franceinfo
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Un drapeau kanak près d'un véhicule en feu le 19 mai 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

À 18h30 lundi 20 mai, le président de la République réunit un conseil de défense à l'Élysée pour faire un point sur la situation en Nouvelle-Calédonie en lien avec la réforme du corps électoral. Un mouvement qui a entraîné des émeutes et fait six morts, quatre civils et deux gendarmes. Le gouvernement a déjà pris de nombreuses mesures pour un retour au calme, comme la déclaration de l'état d'urgence sur l'île mercredi dernier, l'envoi de milliers de membres des forces de l'ordre sur place ou encore l'interdiction du réseau social TikTok. Sébastian Roché, sociologue, directeur de recherche au CNRS et professeur à Sciences-po Grenoble, invité de franceinfo, compare sur plusieurs points la gestion de ces émeutes à celles qui ont traversé la France à l'été 2023 après la mort de Nahel.

Une gestion "plus cadrée" des émeutes par les forces de l'ordre

Concernant TikTok, l'audience sur l'interdiction d'accès à ce réseau social en Nouvelle-Calédonie se tiendra mardi 21 mai à 11h30, après le référé-liberté déposé par la LDH. "On a quelque chose qui est en dehors du cadre légal, c'est-à-dire que l'interdiction de TikTok, elle a été discutée depuis les émeutes de 2023, y compris par une commission parlementaire," assure Sébastian Roché. Mais ces discussions ne légitiment pas cette mesure juge-t-il. "C'est une atteinte sans précédent à la liberté d'expression et de communication en France. Si vous regardez la carte au niveau mondial des pays qui interdisent les médias sociaux, vous voyez la Chine, l'Iran, la Turquie et vous ne voyez pas des pays de l'Europe de l'Ouest", plaide le sociologue.

En revanche, la gestion par les forces de l'ordre des émeutes, semble plus cadrée que celles de l'été 2023 estime Sébastian Roché. "Sur la manière d'opérer sur le terrain, aujourd'hui ce que l'on voit, c'est que la gendarmerie essaye de contrôler étroitement l'ouverture du feu. Par contraste, on se souvient du Raid à Marseille en 2023, qui avait fait un mort. Donc là, vous voyez dans une situation comme ça, on peut imaginer qu'il faut une très grande discipline collective et individuelle pour arriver à ne pas aggraver la situation."

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