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"Quand on marche dans la rue, on a peur" : après la fusillade à Nîmes, les habitants du quartier Pissevin témoignent de leur quotidien entre bandes et trafics

Après la fusillade à Nîmes, ou un enfant de dix ans a été tué, les habitants du quartier Pissevin, où s'est produit le drame, décrivent la fragilité des équilibres de leur cité, gangrenée par le trafic de drogue.
Article rédigé par Faustine Calmel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des policiers arpentent le quartier de Pissevin, à Nîmes, le 22 août 2023. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Ce mardi 22 août annonce une nuit calme au quartier Pissevin, à Nîmes, où un enfant de 10 ans, Fayed, a été tué dans une fusillade lundi soir. La voiture dans laquelle il circulait avec son oncle et son petit frère de sept ans a été prise pour cible, criblée de balles, dans ce qui semble être un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue.

>> Nîmes : ce que l'on sait de la fusillade qui a tué un enfant de 10 ans

Des trafics bien installés au pied de ces barres d’immeubles des années 1960, et qui font régner l’omerta.

Les guetteurs sont partout

Dans la galerie Richard Wagner, au pied de la tour délabrée où vit la famille de Fayed, les voisins passent leur chemin. Se taire, car les guetteurs sont partout, invisibles mais attentifs. Dans le hall d’entrée table et chaises ont été abandonnées à l’arrivée des renforts de CRS. Juste au-dessus le "menu" du point de deal affiche les tarifs : "Cannabis, beuh, coke... 24h/24h".

Mais l’activité reprendra vite promet cet habitant, qui passe devant chaque jour pour rentrer dans son appartement. "Ils sont présents quand les forces de l'ordre ne sont pas là, explique-t-il. Je rentre et je sors tranquillement !"

"Nous, les habitants, ils nous respectent, on n'a rien à craindre de leur côté. Malheureusement, cet incident, c'est certainement la concurrence entre une équipe adverse qui est venue semer la zizanie."

Un habitant de Pissevin

à franceinfo

Une guerre de territoires qui bouscule les précaires équilibre de cette cité. Et effraye ceux qui ne peuvent la quitter. "On ne vit pas, soupire une habitante. Avant, je ne fermais jamais la porte. Maintenant, je ferme ferme à clef ! Ils ont fait de nous un ghetto... Maintenant, on n'a plus confiance en personne : quand on a marche dans la rue, on a peur..."

Tant que les trafiquants réglaient leurs comptes entre eux, cela "allait", glissent les riverains. Avec la mort de Fayed, la donne, peut-être, a changé.

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