L214 porte plainte pour mauvais traitements dans un abattoir de Boulogne-sur-Gesse, en Haute-Garonne
L214 a porté plainte pour mauvais traitements dans l'abattoir du Comminges de Boulogne-sur-Gesse, en Haute-Garonne, rapporte jeudi 29 août, France Bleu Occitanie. L'association de protection des animaux dénonce, dans un communiqué, des pratiques d'abattage "défaillantes et cruelles". Elle demande sa fermeture à la préfecture de Haute-Garonne.
Cet abattoir avait déjà été fermé en avril dernier après le retrait de son agrément sanitaire, avant de rouvrir au mois de mai. L'agrément lui avait été retiré pour non-respect des règles d'hygiène et de protection animale et environnementale. Selon la préfecture, les exploitants ont transmis des éléments attestant de leur mise en conformité, ce qui a permis la réouverture du site.
La pince pour étourdir les bêtes est défectueuse selon L214
L'association diffuse une vidéo tournée en juillet pour appuyer ses accusations. Elle montre des cochons qui s'enfuient ou se décrochent de la chaîne d'abattage. Les bêtes doivent être étourdies avant d'être abattues, mais, selon L214, la pince pour les étourdir est défectueuse. D'autres problèmes sont soulevés : des tapis trop courts et un box d'immobilisation inadapté.
"Ce qui se passe dans cet abattoir est inacceptable et nécessite une réaction ferme. Nous demandons la fermeture immédiate de cet établissement, avant qu’il ne devienne le symbole de l’impunité dans l’industrie de la viande", écrit Sébastien Arsac, cofondateur et responsable des enquêtes de L214.
La Communauté de Communes Cœur et Coteaux du Comminges, qui a présenté un projet de rénovation des outils de l'abattoir, explique à France Bleu Occitanie que le bien-être animal est une priorité. Elle attend de connaître l'avis de cabinets d'éthologie (étude scientifique du comportement animal) à qui elle a transféré les images de L214.
"Une certaine vétusté" de l'abattoir
"C'est pas à moi de dire s'il y a un mea culpa à faire par rapport à l'analyse des images", se défend Christophe Lafforgues, conseiller à la communauté de communes, précisant que "ce n'est un plaisir pour personne de faire de la maltraitance". "Ce que je vois, c'est qu'il y a un montage qui est fait avec des coupures et des reprises qui sont assez subjectives", poursuit-il, exprimant un doute sur la date et le lieu de tournage des images publiées par l'association de défense des animaux.
Christophe Lafforgues reconnaît que l'abattoir de Boulogne-sur-Gesse a "une certaine vétusté". "C'est d'ailleurs pour ça qu'on mène un projet de plus de 15 millions d'euros sur l'ensemble des deux outils d'abattage qu'on a (l'abattoir de Boulogne-sur-Gesse et l'abattoir de Saint-Gaudens ndlr) et que la nouvelle halle d'abattage à Boulogne-sur-Gesse verra le jour toute neuve et répondra à l'intégralité des conditions européennes liées au bien-être animal", ajoute-t-il. L'abattoir de Boulogne-sur-Gesse reste ouvert, dans l'attente du retour des services préfectoraux, précise Christophe Lafforgues.
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