Démission du maire de Saint-Brevin : "Il n'est pas question que ce qu'il a subi reste sans suite", estime le président de la commission des lois du Sénat
"Il n'est pas question un seul instant que ce qu'il a subi reste sans suite et que nous n'en fassions pas une priorité absolue", a déclaré jeudi 11 mai sur franceinfo François-Noël Buffet, sénateur LR du Rhône et président de la commission des lois et de la culture du Sénat, après la démission de Yannick Morez. Le maire de Saint-Brévin-les-Pins, commune de Loire-Atlantique où un projet concernant un centre d'accueil de demandeurs d'asile suscite une vive opposition, a annoncé mercredi sa démission après l'incendie criminel de son domicile en mars. "C'est pour cette raison que nous lui avons demandé de venir devant la commission des lois, mercredi prochain pour expliquer la situation qu'il a vécue et le processus qui a amené à sa démission", a précisé François-Noël Buffet.
franceinfo : Yannick Morez, maire de Saint-Brévin-les-Pins, a-t-il, selon vous, manqué de soutien de l'Etat ?
François-Noël Buffet : C'est bien pour cette raison que nous lui avons demandé de venir devant la commission des lois, mercredi prochain pour expliquer la situation qu'il a vécue et le processus qui a amené à sa démission. Il n'est pas acceptable que des maires, de plus en plus nombreux, soient victimes de tels niveaux d'agressions et qui mettent en danger leur vie, leur famille. Ces attaques sont inacceptables à l'égard des élus qui assument des responsabilités pour la collectivité. Il ne faut pas oublier qu'il y a une augmentation de 30%, depuis quelques années, des violences à l'égard des élus. La situation ne s'améliore pas. Désormais tout est prétexte à violences, à excès et les maires, les élus en sont les premières victimes. Si effectivement il a alerté à plusieurs reprises les services de l'Etat et qu'il n'y a pas eu de réactions de leur part alors il y aura d'autres questions à se poser et nous continuerons les auditions et nous irons peut-être plus loin. Il n'est pas question un seul instant que ce qu'il a subi reste sans suite et que nous n'en fassions pas une priorité absolue.
franceinfo : "Aller plus loin", qu'est-ce que ça veut dire ?
Aller plus loin, c'est aller plus loin dans l'analyse de la situation. Y-a-t-il eu une absence de soutien réelle, une carence, quelque chose qui n'a pas été mené. Lorsqu'un élu de la République signale qu'il subit des pressions, qu'il dépose plainte, l'administration centrale, le préfet, le procureur, les autorités locales doivent être en contact permanent avec les élus qui signalent des situations de cette nature. Ils ne doivent pas être laissés seuls. Il faut mener des enquêtes, prendre des mesures pour les protéger. La question maintenant ce sont les moyens mis à disposition de nos services de police et de la justice pour assurer la protection de ce maire qui montre qu'il est en risque.
franceinfo : La classe politique qui s'indigne aujourd'hui, ne participe-t-elle pas à une sorte de désacralisation de la fonction d'élu ?
Elle y participe dans doute pour une petite part mais nous avons besoin de retrouver de l'apaisement. Les maires sont les élus les plus proches de la population, ce sont ceux en qui les Français ont le plus confiance. Ce sont ceux qui sont les plus abordables. Il est inadmissible qu'on ne respecte pas les maires et les élus.
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