Recherché par Interpol, un médecin suspendu
Un médecin rwandais de Maubeuge (Nord) a été suspendu jeudi après la découverte d'un avis de recherche d'InterpolUn médecin rwandais de Maubeuge (Nord) a été suspendu jeudi après la découverte d'un avis de recherche d'Interpol
Ce médecin du travail de l'hôpital de Maubeuge "fait l'objet de demandes de renseignements d'Interpol et pas d'une demande d'arrestation" sur son implication présumée dans le génocide au Rwanda en 1994, selon une source judiciaire.
Le médecin a été suspendu "officiellement dans l'attente d'une enquête", a indiqué samedi le syndicat Sud-Santé.
Selon le site internet d'Interpol, Eugène Rwamucyo, âgé d'une cinquantaine d'années et installé en Belgique, est suspecté d'implication dans le génocide commis au Rwanda contre l'ethnie tutsie en 1994 et dans des crimes de guerre.
L'intéressé réfute les soupçons pesant contre lui et se dit traité comme un "bouc émissaire". "Il ne faut pas prendre de bouc-émissaire. Moi, je suis victime d'une diabolisation qui voudrait faire de moi un monstre (...) et je le réfute complètement. Je n'ai jamais participé à une réunion de malfaiteurs ou de criminels", a dit Eugène Rwamucyo dimanche au micro de la télévision belge RTL TVI.
Le syndicat Sud-Santé a lui-même informé la police de Maubeuge, saisi le procureur général de Douai et le procureur de Lille et informé le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation des soupçons à l'encontre du médecin.
Dans sa lettre au procureur général, Sud-Santé demande "si l'avis de recherche d'Interpol est toujours en cours", (...) "si ce médecin dispose des diplômes requis pour exercer la profession de médecin d'un établissement public en France" et comment cette personne, "au cas où elle n'aurait pas les diplômes requis, a pu être recrutée dans les établissements publics de la région".
Eugène Rwamucyo aurait travaillé dans trois hôpitaux publics de la région, selon le syndicat Sud-Santé, qui affirme avoir aussi adressé une demande d'enquête au ministère de la Santé.
L'affaire a débuté lorsqu'une infirmière syndiquée à SUD-Santé a consulté ce médecin début octobre. Il aurait formulé "des remarques déplacées sur son embonpoint", selon Vladimir Nieddu, porte-parole du syndicat SUD-Santé. Le soir même, l'infirmière a demandé à son mari de taper le nom du médecin sur Google. Elle a découvert alors qu'il était recherché par Interpol pour son implication présumée dans le génocide des Tutsi rwandais, et en a ensuite prévenu le syndicat SUD-Santé.
Le maire PS de Maubeuge Rémi Pauvros, par ailleurs président du conseil d'administration de l'hôpital Sambre-Avesnois où travaillait le médecin, a réclamé samedi "une clarification rapide des services de l'Etat".
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