Un réfugié albanais assigné à résidence après avoir rapporté un portefeuille à la gendarmerie
Ce demandeur d'asile et sa famille, qui vivent dans un village de l'Ardèche, sont visés par une mesure d'éloignement.
Un demandeur d'asile albanais est assigné à résidence après avoir rapporté un portefeuille à la gendarmerie de Largentière (Ardèche), raconte le Dauphiné libéré. Visé depuis, avec sa femme et ses trois enfants, par une mesure d'éloignement du territoire, il était convoqué par le tribunal administratif de Lyon, mardi 26 janvier. Si la famille est "totalement abasourdie par ce qui lui arrive", selon la maire de la commune où elle réside, la gendarmerie assure qu'il s'agit d'une procédure normale.
Bonne action ou tentative de vol ?
La première ambiguïté porte sur le geste de cet homme. Marlind Plasa explique avoir trouvé le portefeuille perdu dans un bureau de tabac, et avoir contacté son propriétaire, qui lui a demandé de l'apporter à la gendarmerie. C'est bien ce qu'il a fait. Mais la vidéosurveillance montre l'homme mettre le portefeuille dans sa poche. Les gendarmes estiment qu'il aurait dû le remettre au buraliste et assurent que, "quand [on lui a] montré les images, il a reconnu le vol".
Marlind Plasa a fait l'objet d'un rappel à la loi, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il est assigné à résidence. Lui raconte qu'après l'avoir remercié, les gendarmes lui ont demandé "ce qu['il] faisai[t] en France". "J’ai parlé de ma demande d’asile. Alors, on m’a raccompagné chez moi pour prendre les passeports de la famille, raconte-t-il au Dauphiné libéré. Depuis, nous sommes assignés à résidence et risquons l’expulsion."
Une famille "parfaitement intégrée"
Mais cette vérification d'état civil est une procédure normale, explique le patron des gendarmes de l'Ardèche. "Les militaires se sont rendu compte qu’il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, qui date du mois d'août, exécutoire dans un délai de 30 jours. Il aurait dû quitter le territoire." C'est ce qui explique, selon le gendarme, l'assignation à résidence, en attendant la décision du tribunal administratif sur la possible expulsion de Marlind Plasa, sa femme et ses enfants.
La famille, qui dit être persécutée en Albanie pour son appartenance à la minorité égyptienne, réside en France depuis septembre 2013. Après avoir été logée par une association, puis avoir vécu dans la rue, elle a été accueillie dans la commune de Rocles. "Les enfants parlent très bien français, ce sont des élèves brillants. La famille est parfaitement intégrée", a assuré la maire de la commune à francetv info. Elle ne comprend pas cette procédure. "La famille est sortie du tribunal, elle est totalement abasourdie par ce qui lui arrive."
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