Une championne française de taekwondo accuse son ancienne coach de harcèlement
Marlène Harnois avait été mise à l'écart de l'équipe de France, début avril. Elle dénonce des insultes et humiliations.
Le taekwondo français se déchire. La médaillée de bronze des JO-2012 en taekwondo, Marlène Harnois, 26 ans, mise à l’écart de l’équipe de France début avril, se dit victime de harcèlement moral. Dans un entretien accordé à l’AFP mercredi 29 mai, elle met en cause son directeur technique national (DTN, Philippe Bouedo) et sa coach en équipe de France depuis huit ans, Myriam Baverel. Tous deux démentent.
Marlène Harnois, athlète d’origine canadienne, venue en France en 2005, dit avoir été régulièrement humiliée. "Il y avait des insultes, des menaces, du harcèlement moral, des agressions verbales violentes, des claques à certaines reprises. J’ai toujours accepté, parce que j’ai toujours été obligée de composer avec Myriam pour pouvoir faire partie de l’équipe de France et réaliser mon rêve d’aller aux Jeux", raconte Harnois.
"Je veux juste dire la vérité"
L'athlète n’a pas l’intention de porter plainte contre la Fédération, mais a écrit au ministère des Sports, qui a convoqué le DTN et son adjoint. "Je veux juste dire la vérité et qu’on sache pourquoi je ne suis plus en équipe de France", explique Harnois. "Pour moi aujourd’hui c’est perdu, je ne reviendrai plus jamais en équipe de France, la confiance est rompue".
Myriam Baverel et Philippe Bouedo, contactés par l’AFP, se sont dit surpris par la gravité des propos de l'athlète, et inquiets pour la jeune femme. "Elle n’est pas bien, elle lance des appels au secours", a déclaré son ancienne coach, qui l'a hébergée chez elle quand elle avait 18 ans et avec qui elle a depuis eu une relation particulière et fusionnelle, selon tous les témoignages. "C’est une athlète qui a disjoncté après les Jeux. Elle est paumée", a ajouté le DTN, qui évoque de possibles motivations financières de la part de Harnois.
"Peur de représailles"
Maéva Coutant, médaillée européenne qui a récemment quitté l’équipe de France, a assisté à des scènes d’humiliations. "C’est aberrant ce qu’elle pouvait endurer. C’était choquant. On a toujours trouvé ça 'abusé', elle ne méritait pas un traitement pareil mais en même temps on ne voyait pas de réaction de sa part", a-t-elle expliqué. "Je suis sortie du système, ils ne vont pas pouvoir m’atteindre. Il y a eu des dérives", a ajouté Maéva Coutant. D’autres filles ont également apporté leurs témoignages mais par "peur de représailles" ou "peur d’elle (Baverel)", ont préféré conserver l’anonymat.
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