Législative à Villeneuve-sur-Lot : quelles leçons en tirent les partis politiques ?
Le chef de l'Etat a pris acte du résultat, tandis que pour la présidente du FN, cette partielle signe "la mort" du "front républicain".
Un "triomphe" pour le Front national ? "Une débâcle" socialiste ? Une "victoire en trompe-l'œil" de l'UMP ? Tout cela à la fois ? L'élection législative partielle dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, organisée dans la foulée de l'affaire Cahuzac, a vu l'élimination du PS au premier tour, et l'élection de l'UMP Jean-Louis Costes (53,76%), contre un jeune candidat FN, Etienne Bousquet-Cassagne (46,24%), dimanche 23 juin.
Ce résultat fait réagir de nombreux responsables politiques, chacun l'interprétant à sa manière. Francetv info liste les conséquences que les partis tirent de cette élection.
Pour l'UMP, l'occasion de se "renouveler"
Pour le président de l'UMP, Jean-François Copé, la victoire de son parti "exprime une fois de plus le rejet très net de la politique de François Hollande". A propos du score du Front national, il a parlé d'"avertissement sérieux" et estimé que "la notion de front républicain ne repose sur aucune réalité". Jean-François Copé voit aussi dans cette élection la validation de la "droite décomplexée, fière d'elle-même, qui ne s'occupe pas du politiquement correct, et refuse toute alliance avec le FN".
"A droite, nous aurions tort de nous satisfaire de ce résultat. (...) Le FN ne serait rien si nous avions un projet crédible, audible et incarné. (...) Nous avons un travail urgent à faire à droite. Nous avons perdu ce qui a toujours fait notre force, notre connexion aux Français", a affirmé Rachida Dati, eurodéputée UMP. Laurent Wauquiez, député UMP de Haute-Loire et ancien ministre, estime de son côté que "cette situation impose à l'UMP de se renouveler". "Le front républicain est aujourd'hui une idée dépassée. (...) L'UMP doit tout d'abord assumer des positions fermes et claires (...). Mais elle doit également mieux faire comprendre ses différences de fond par rapport au FN."
La réaction de l'ancien Premier ministre et député UMP François Fillon diffère un peu. Selon lui, "c'est en restant fidèle à ses valeurs, en tenant un discours de vérité et en fédérant largement les forces de la droite et du centre autour de propositions courageuses et crédibles, que l'UMP pourra à nouveau s'imposer lors des prochains scrutins locaux". Toutefois, la victoire du candidat UMP est "une satisfaction pour tous les républicains de notre pays et un pas supplémentaire pour l'UMP dans sa remise en ordre de marche", souligne-t-il.
Pour le Front national, une "progression spectaculaire"
La présidente du FN, Marine Le Pen, a jugé dimanche soir que "le principal enseignement" de la législative partielle était que "le soi-disant front républicain [était] mort". Elle a salué ainsi "le score historique" de son candidat, Etienne Bousquet-Cassagne, et sa "progression spectaculaire entre les deux tours". Ce résultat "montre que l'UMPS n'arrive plus à mobiliser son électorat pour empêcher le Front national de gagner des suffrages".
De son côté, Florian Philippot, vice-président du FN, a déclaré : "On va mettre une pression croissante sur la vie politique française. On est une force politique qui compte et qui comptera à l'avenir."
Pour le PS et François Hollande, "tirer les leçons" en vue des municipales
François Hollande a commenté brièvement la victoire du candidat UMP face à celui du FN, dimanche. "Nous aurons à tirer toutes les leçons de ce scrutin, et du premier tour et du second tour", a déclaré le chef de l'Etat. Pour l'exécutif, l'union de la majorité dès le premier tour pour les municipales pourrait être une option. L'entourage de François Hollande y réfléchit : "Pour les municipales, on peut aller en commun dès le premier tour, cela dépendra des cas." "Chacun a sa part de responsabilité" dans la montée du Front national, ont ajouté des proches du président, en soulignant la nécessité de mener une politique à même de donner "de la confiance et de l'espoir" aux électeurs.
Pour Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS, "il n'y a pas de quoi pavoiser". "Le FN est en dynamique. Le PS a été éliminé au 1er tour. L'UMP est sauvée par le vote de gauche. Cette partielle particulière n'aura rassuré personne. Il est temps que la gauche et les écologistes se rassemblent en vue des élections municipales."
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