Copé-Fillon : vers un référendum sur un nouveau scrutin ?
Les deux rivaux se sont rencontrés à l'initiative de Nicolas Sarkozy. Selon l'entourage de Jean-François Copé, ce dernier a proposé la tenue d'un référendum afin de consulter les militants sur l'organisation de nouvelles élections.
CHAOS A L'UMP – François Fillon attaque. Jean-François Copé répond. En coulisses, Nicolas Sarkozy tente de faire taire les dissensions. Les deux rivaux à l'UMP se sont rencontrés en début d'après-midi, ce mardi 27 novembre, à la demande de l'ancien chef de l'Etat, et se sont mis d'accord sur la tenue d'un référendum. Son objectif : demander aux militants s'ils souhaitent un nouveau scrutin.
Cette solution va-t-elle mettre un terme au chaos qui agite les ténors de l'UMP ? Retour sur une journée qui s'est jouée en six actes.
Acte 1 : François Fillon annonce un nouveau groupe parlementaire
"Aujourd’hui, personne n’est en réalité président de l’UMP, et personne ne peut être heureux de cette situation qui nous affaiblit tous", a indiqué François Fillon en conférence de presse, annonçant la création de son groupe sous le nom Rassemblement UMP. Un groupe qu'il espère éphémère : "Dès lors qu'une nouvelle élection sera décidée, notre groupe rejoindra immédiatement le groupe UMP à l'Assemblée", a précisé l'ancien Premier ministre, estimant que "la flamme de la vérité ne doit pas être étouffée à l'UMP".
François Fillon a demandé que cette nouvelle élection - "la seule solution qui vaille, sage, efficace et démocratique" - se fasse sous le contrôle d'une commission indépendante. Le député François Baroin, son allié, a ajouté que les actions judiciaires contre Jean-François Copé seraient abandonnées en cas de nouveau scrutin.
Acte 2 : Copé lui adresse une fin de non-recevoir
"Je regrette qu'on vienne me menacer d'un groupe parlementaire" dont les députés veulent "refaire l'élection" parce que François Fillon n'a pas été élu à la tête de l'UMP, a déclaré dans la foulée Jean-François Copé. "C'est un petit peu court", a-t-il estimé, faisant une nouvelle fois référence aux statuts du parti : "Je rappelle qu'il y a des règles de fonctionnement dans une organisation. Statutairement, nous n'avons absolument pas le droit d'organiser une élection comme ça."
Acte 3 : La question d'un nouveau vote divise
Avant l'ouverture des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, la question d'un nouveau scrutin a divisé les députés. Trois possibilités ont alors été envisagées par les parlementaires UMP : un nouveau vote, défendu par les pro-Fillon ; pas de nouveau scrutin, comme le souhaitent les pro-Copé ; ou encore, que la durée du mandat du président de l'UMP soit divisée par deux, comme l'a proposé le député Hervé Mariton, a noté un journaliste du Monde.fr sur Twitter.
Les non-alignés - ceux qui n'ont pas choisi entre Fillon et Copé - ont réclamé quant à eux un compromis urgent. "Il faut cesser avec les divisions et qu'on arrive à trouver les voies d'une solution", a demandé Bruno Le Maire. Ce que je demande à François Fillon et à Jean-François Copé, c'est de se retrouver, de discuter, de trouver ensemble les voies d'un compromis (...)."
Acte 4 : Sarkozy impose une rencontre Fillon-Copé
La discussion s'est bien faite, mais à l'initiative de Nicolas Sarkozy. Jean-François Copé et François Fillon se sont rencontrés en début d'après-midi, a annoncé l'entourage de l'ex-chef de l'Etat. Ce dernier se dit "déterminé à préserver l'unité de sa famille politique". Selon Le Figaro.fr, il a menacé dans la matinée "les deux hommes de publier, avant la fin de la journée, un communiqué dans lequel il expliquait avoir 'honte' de la situation de l'UMP."
La veille, Nicolas Sarkozy avait fait savoir par le biais de son entourage, qu'il jugeait préférable de faire revoter les adhérents du parti pour désigner leur président, tout en déconseillant à François Fillon de saisir la justice.
Acte 5 : Copé propose un référendum aux militants
Au cours de ce bref rendez-vous avec François Fillon, Jean-François Copé a proposé la tenue d'un référendum afin de consulter les militants sur l'organisation de nouvelles élections. Cette consultation aurait lieu "soit en décembre soit en janvier", a-t-il indiqué. L'idée lui a été suggérée par Nicolas Sarkozy, a noté le site du Figaro.
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