Syrie. Paris et Washington reconnaissent la coalition de l'opposition
Le président français y voit même "le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique".
POLITIQUE – Le président de la République française a assis, mardi 13 novembre, la légitimité de la nouvelle coalition d'opposition syrienne. "La France reconnaît la coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique permettant d'en terminer avec le régime de Bachar Al-Assad", a déclaré François Hollande lors de sa première conférence de presse, donnée à Paris.
Par conséquent, la question de la livraison d'armes à l'opposition syrienne, refusée jusqu'à présent par les pays occidentaux, "va être nécessairement reposée", a ajouté le chef de l'Etat, sans donner davantage de précisions. Auparavant, dans la journée de mardi, le chef de la nouvelle coalition d'opposition syrienne avait réclamé, depuis Le Caire (Egypte), des "armes appropriées" pour "mettre fin à la souffrance des Syriens".
Pour Antoine Basbous, spécialiste du monde arabe, interrogé lundi par francetv info, "cette coalition (...) est bien plus légitime. Elle doit désormais prouver au monde qu'elle représente toute l'opposition". C'est chose faite pour certains pays et organisations régionales qui, comme François Hollande, ont reconnu officiellement l'alliance formée dans la nuit de dimanche à lundi par l'opposition syrienne. D'autres s'y sont refusés. Francetv info vous propose un tour d'horizon.
"Une représentante légitime", selon Washington
Les Etats-Unis ont estimé, mardi, que la nouvelle coalition de l'opposition est "une représentante légitime du peuple syrien, un reflet du peuple syrien". Mais le pays s'est gardé de la reconnaître comme un futur gouvernement provisoire comme l'a fait François Hollande.
Les Etats-Unis s'en tiennent depuis des mois à une assistance humanitaire et à une aide "non létale" pour l'opposition syrienne, refusant officiellement toute livraison d'armes à la rébellion. "Il n'y a pas de variation là-dessus", a assuré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner. Avec cette nouvelle coalition, "nous avons dorénavant une structure en place qui peut préparer une transition politique, mais nous attendons la mise sur pied de comités techniques grâce auxquels nous serons sûrs que notre assistance arrive à bon port", a-t-il ajouté.
Un interlocuteur pour la Ligue arabe
Les monarchies du Golfe, fervents soutiens de la rébellion, ont formellement reconnu la nouvelle coalition comme "représentant légitime du peuple syrien". Les chefs de la diplomatie des pays du Golfe s'entretiendront mercredi à Riyad (Arabie saoudite) de la transition politique en Syrie.
Quant à la Ligue arabe, l'organisation régionale à statut d’observateur auprès de l'ONU qui compte 22 membres, elle s'est contentée de qualifier cette nouvelle coalition de "principal interlocuteur".
Londres affiche sa prudence
Le Royaume-Uni, lui, a jugé prématurée une telle reconnaissance de la coalition nationale, même s'il a salué sa création dimanche sous l'égide du Qatar. Du Caire, où il est en visite, le chef de la diplomatie britannique William Hague a dit vouloir attendre de voir l'étendue de la représentativité de la coalition avant d'aller vers une reconnaissance.
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