Free exclu de la licence 4G, SFR obtient deux lots sur quatre

L'opérateur Free mis sur le bas-côté. Les opérateurs Orange, SFR et Bouygues Télécom ont obtenu des licences pour les fréquences basses de téléphonie mobile de quatrième génération (4G), à très haut débit, lors d'un deuxième round d'enchères qui n'a donc pas retenu l'offre de Free, a annoncé jeudi 22 décembre l'Autorité des télécoms (Arcep). Ces quatre lots sont situés sur la bande des 800 megahertz, parfois appelés "fréquences en or" étant donné leur rareté, et qui permettent des débits plus rapides en matière de téléphonie mobile.

Elles avaient été mises à prix à 1,8 milliard d'euros par l'Etat, et ont finalement été emportées pour la somme totale de 2,639 milliards d'euros. C'est l'opérateur SFR qui a mis le plus d'argent sur la table, avec 1,065 milliard d'euros. Cela lui permet d'emporter deux lots de fréquences. Au total, l'Etat va empocher près de 3,6 milliards d'euros, car le premier round d'enchères, en septembre, concernant les fréquences hautes sur la bande 2,6 gigahertz, lui avait déjà permis de gagner 900 millions d'euros.

"C'est l'argent qui a éliminé la concurrence"

"On n'a pas de regrets. Si on avait pensé que c'était vital pour nous, on aurait été plus agressifs, a commenté Maxime Lombardini, directeur général du groupe Iliad (propriétaire de Free). On avait dit qu'on serait raisonnable, et on avait également indiqué qu'on trouvait l'offre très défavorable pour un nouvel entrant comme nous. C'est l'argent qui a éliminé la concurrence." 

Les trois opérateurs retenus se sont, eux, félicités de cette attribution. "Nous serons référents demain sur la 4G avec le lot de 'fréquences en or' remporté aujourd'hui", annonce Franck Esser, le PDG de SFR. Même satisfaction pour Delphine Ernotte, directrice exécutive Orange France. "Nous avons obtenu le meilleur bloc au meilleur prix, et également celui le plus éloigné du spectre de la TNT" et donc des risques de brouillage.

"Nous avons réalisé une très bonne opération financière" a quant à lui réagi Didier Casas, secrétaire général de Bouyges Telecom. Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Industrie Eric Besson s'était déjà félicité du "succès intégral" des deux appels d'offre, soulignant que l'Etat allait empocher un milliard d'euros de recettes supplémentaires de la part des opérateurs qui ont largement dépassé le prix plancher fixé pour les enchères.