Histoire : des soldats allemands à la légion étrangère
Une page sur un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, à l'issue du conflit, des milliers de prisonniers, des anciens soldats de l'armée allemande et des nazis ont été recrutés par la France dans sa légion étrangère. Des rangs de la Wehrmacht aux premières lignes de la guerre d'Indochine.
1945, la fin de la guerre en Europe. Des centaines de milliers de prisonniers allemands sont parqués dans des camps français Pour certains, l'occasion se présente: un recrutement à la Légion étrangère. Ces Allemands iront en Indochine, où une autre guerre commence, dès 1946, l'année où le corps expéditionnaire français se heurte aux maquisards communistes du Vietminh. On sait aujourd'hui que la moitié de ces légionnaires étaient allemands. Un chiffre impressionnant. Ce fantassin, blessé en 1954, toujours soigné aux Invalides, en témoigne. A la Légion, on parlait surtout allemand.
L'élève-officier Pierre Thoumelin se penche depuis des années sur la vie de ces légionnaires allemands. Le titre de son livre dit tout l'intérêt de ces soldats pour l'armée française. Ce sont des professionnels.
Les Allemands sont "spécialisés" dans l'artillerie, dans les unités mobiles, les blindés notamment, très recherchés pour l'Indochine, mais aussi les unités de parachutistes.
Ces archives, jusque-là secrètes, révèlent que des SS, en masse, ont déjoué les contrôles de l'armée.
Certains SS sont recrutés par la Légion étrangère et passent les différents filtres. Sur 30.000 hommes, on a au maximum 3.000 à 4.000 ex-Waffen SS.
Le légionnaire Konrad, recruté en 1947, le reconnaît. Les anciens de la Wehrmarcht ou de la SS étaient avec lui dans son unité.
C'était un très bon militaire, il connaissait tous les trucs.
La défaite de Dien-Bien-Phu marque la fin de l'Indochine française, et le début d'un calvaire pour ces légionnaires prisonniers du Vietminh. Les archives révèlent aussi que des centaines d'Allemands, écoeurés par la guerre, ont rejoint les lignes communistes.
Sur un mois, il est fréquent qu'une centaine de légionnaires allemands désertent la Légion au profit du Vietminh. Quand on voit ces noms, aucun doute sur leur nationalité. capturé par le Vietminh, entame une terrible marche vers un camp de prisonniers.
Il quitte la Légion en 1955 pour reprendre la vie civile celle d'un citoyen né en Allemagne et devenu Français de coeur.
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