Huit Français sur dix pensent que leur pouvoir d'achat va encore baisser
Une étude de 60 millions de consommateurs souligne que les ménages aisés sont également concernés.
Elle n'épargne personne. La baisse du pouvoir d'achat touche tous les Français, y compris les plus aisés, selon une étude de 60 millions de consommateurs/Mediaprism, publiée par Europe 1, lundi 22 avril. De son côté l'Insee expliquait, en juin 2012, que le pouvoir d'achat des ménages français avait ralenti à + 0,5 % en 2011 après + 0,9 %.
"79% des Français, qu'ils soient riches ou pauvres, ont le sentiment que leur pouvoir d'achat a baissé ces derniers mois", explique à la radio Thomas Laurenceau, le rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs. Et 77% des personnes interrogées pensent que la situation va empirer en 2013.
Pour s'en sortir, 54,5% des Français mettent moins d'argent de côté, voire puisent dans leur épargne (52,9%). Par ailleurs, près d'une personne interrogée sur deux (46,7%) considère désormais que son pouvoir d'achat est faible, et ce, quel que soit son niveau de revenus. Résultat, ils sont 55,8% à déclarer devoir faire souvent des arbitrages dans leurs dépenses et 54,2% à avoir réduit leur consommation de manière globale.
Moins de loisirs, de vacances et de vêtements
Près de huit Français sur dix déclarent également avoir modifié leurs habitudes de consommation. Ainsi 70% des sondés font plus attention aux gestes simples de la vie quotidienne qui leur permettent de faire des économies, comme limiter leur consommation d'électricité ou adopter une conduite automobile moins gourmande en carburant. La comparaison des prix des produits ou la recherche effrénée de promotions sont également devenus courantes.
Les postes les plus touchés par les économies en 2013 seront les loisirs (65,9%), les vacances (62,9%) ou l'habillement (64,9%). Une tendance déjà pointée par l'Insee, qui avait détecté une baisse de 0,7 point des dépenses culturelles entre 2004 et 2011. Les dépenses automobiles, de beauté, d'énergie ou de télécommunications, relativement préservées jusqu'à maintenant, feront à leur tour l'objet de coupes sévères cette année.
"L'heure n'est plus aux petits ajustements, elle est aux remises en cause plus drastiques", souligne Thomas Laurenceau, qui distingue "une vraie fracture entre ceux qui ont encore un peu de marge de manœuvre, et les autres qui ont déjà réduit tout ce qu'ils pouvaient". Les ménages les plus modestes estiment même qu'ils vont devoir encore tailler dans des secteurs essentiels comme l'alimentation (46%) ou la santé (32%).
Enfin, près de huit consommateurs sur dix (78%) considèrent qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour défendre leur pouvoir d'achat, loin devant les associations de consommateurs (42,4%), les distributeurs (10,8%), le gouvernement (8,8%) ou les industriels (3,6%).
* Sondage réalisé sur internet entre le 15 et le 25 février auprès de 1 332 personnes représentatives.
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