PSG : l'UMP demande une commission d'enquête sur les violences
Certains à droite demandent la démission du ministre de l'Intérieur, après les débordements survenus lundi soir au Trocadéro.
Après les incidents lors de la fête du PSG, lundi 13 mai, plusieurs élus de droite ont fustigé la gestion de cet événement par Manuel Valls. Mardi 14 mai, l'opposition revient à la charge contre le ministre de l'Intérieur.
Convaincue que les débordements résultent d'une défaillance dans le dispositif de sécurité, l'UMP s'apprête à demander la création d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale. Si cette proposition est acceptée par les trois cinquièmes des députés, elle sera chargée d'enquêter sur la sécurité des grands événements et manifestations, ont indiqué des sources parlementaires.
Francetv info revient sur les accusations formulées par la droite au lendemain des échauffourées qui ont fait 32 blessés légers et donné lieu à 39 interpellations.
Manuel Valls taxé d'"amateurisme"
"Amateurisme", "inertie" face aux casseurs : Claude Goasguen, le député-maire du 16e arrondissement de Paris, où se trouve le Trocadéro, a inauguré dès lundi soir le concert de reproches formulés à l'encontre du ministre de l'Intérieur, en demandant sa démission. "La sécurité des personnes, des supporters, des joueurs et des journalistes n'a pas été assurée. La responsabilité du ministre de l'Intérieur est totale et doit être assumée", a écrit l'élu UMP dans un communiqué.
"Valls essaie de tenir un discours de droite, mais gère en bon gauchiste incapable d'anticiper et d'organiser la sécurité", a renchéri sur Twitter l'ancienne députée Nadine Morano.
A l'extrême droite, Marine Le Pen a fustigé, elle aussi, "l'indigence de Manuel Valls, qui aurait dû interdire ce rassemblement, au vu des débordements qui avaient déjà eu lieu la veille". Pour la présidente du Front national, ces débordements sont l'œuvre de "racailles" et de "barbares". "Cette razzia commise en toute impunité était pourtant prévisible", déplore-t-elle.
Face à ces critiques, Manuel Valls a voulu tenir un discours de fermeté. Il a promis que les bandes de vidéoprotection et "tous les moyens disponibles" seront mis à la disposition des enquêteurs pour "identifier" les casseurs.
Dans un communiqué, le ministre a affirmé qu'un "important" dispositif de sécurité avait été déployé, et "condamne de la manière la plus ferme le comportement des fauteurs de troubles qui ont gâché ce qui aurait toujours dû rester une fête sportive".
Le préfet accusé d'être moins "sévère" qu'avec les anti-mariage pour tous
Le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, a prévenu : "Il n'y aura plus de manifestation du PSG sur la voie publique." Mais le mal est fait, estime l'UMP.
Jean-François Copé, le président du parti, demande le départ du préfet de police, estimant qu'il "a failli à sa mission". Dans une déclaration à la presse, le député-maire de Meaux dénonce "de l'amateurisme", une "faillite dans l'aptitude au commandement".
Le vice-président de l'UMP, Guillaume Peltier, pointe lui aussi la responsabilité du préfet de police, rappelant sa "sévérité" contre les opposants au mariage pour tous et estimant qu'il y a "deux poids, deux mesures".
Le gouvernement jugé "premier responsable"
Au Trocadéro, "les images diffusées en direct ont démontré une véritable et inadmissible confusion au cœur de la capitale dont le premier responsable est le gouvernement", a jugé le secrétaire général adjoint de l'UMP, Geoffroy Didier.
Trouvant là une occasion d'attaquer la politique de l'exécutif, le député-maire UMP de Six-Fours-les-Plages (Var), Jean-Sébastien Vialatte, a écrit sur Twitter ce message : "Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves, ils ont des excuses. Taubira va leur donner une compensation !" Face à l'indignation suscitée par son tweet, qui faisait référence à de récentes déclarations de la garde des Sceaux, l'auteur s'est excusé : "C'était une énorme connerie. J'ai fait un amalgame stupide (...). Je le regrette", a-t-il commenté sur Le Lab d'Europe 1.
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