L'UE ouvre une "enquête approfondie" sur Amazon, soupçonné d'enfreindre les règles de concurrence
Amazon vend directement des produits sur son site internet, mais met également à disposition de vendeurs indépendants une place de marché appelée "marketplace", ce qui inquiète la Commission européenne.
Les pratiques commerciales d'Amazon seront scrutées à la loupe par l'Union européenne. Mercredi 17 juillet, la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une "enquête approfondie" sur le géant américain du commerce en ligne, soupçonné d'enfreindre les règles européennes de concurrence en utilisant les données issues des détaillants indépendants qui vendent sur son site.
"J'ai décidé d'examiner très attentivement les pratiques commerciales d'Amazon et son double rôle en tant que place de marché et détaillant, afin de vérifier si l'entreprise respecte les règles de concurrence de l'UE", a expliqué la commissaire européenne à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, dans un communiqué.
"Nous coopérerons pleinement avec la Commission", a réagi Amazon dans un mail à l'AFP. Si "l'ouverture d'une procédure formelle d'examen ne préjuge pas de son issue", a précisé de son coté la Commission, les sanctions infligées par Bruxelles dans ce type de cas peuvent atteindre jusqu'à 10% du chiffre d'affaires.
Collecte d'informations
Amazon vend directement des produits sur son site internet, mais met également à disposition de vendeurs indépendants une place de marché ("marketplace"), sur laquelle ils peuvent vendre aux consommateurs. "En fournissant une place de marché aux vendeurs indépendants, Amazon collecte en permanence des informations sur les activités exercées sur sa plateforme", explique la Commission.
Ainsi, il y a plusieurs mois, une enquête préliminaire a déjà laissé apparaître que le géant américain utilisait "des informations sensibles sous l'angle de la concurrence" sur "les vendeurs, leurs produits et leurs transactions".
"Voir ce que les gens veulent"
"Toute la question tourne autour des données" recueillies grâce aux petits détaillants qu'Amazon héberge, avait expliqué Margrethe Vestager en septembre dernier, lorsqu'elle avait annoncé l'existence d'une enquête préliminaire "sur un éventuel abus de position dominante". Selon elle, Amazon pourrait ensuite exploiter ces données pour "faire ses propres calculs", "voir ce que les gens veulent comme offre, et ce qui les fait acheter tel ou tel produit".
Amazon a déjà fait l'objet d'une enquête de la Commission, qui lui avait demandé en 2017 de rembourser au Luxembourg 250 millions d'euros d'avantages fiscaux indus.
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