Polémique avec Elon Musk : le Premier ministre britannique, Keir Starmer, dénonce "ceux qui propagent mensonges et désinformation"

Elon Musk a notamment qualifié de "complices" ou "apologistes du viol génocidaire" des responsables britanniques, qu'il accuse d'avoir couvert une affaire d'exploitation sexuelle de mineures en Angleterre.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le milliardaire Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX et propriétaire du réseau X, à Lancaster (Etats-Unis), le 26 octobre 2024. (SAMUEL CORUM / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

"Ceux qui propagent mensonges et désinformation (...) ne s'intéressent pas aux victimes. Ils s'intéressent à eux-mêmes." Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a dénoncé les propagateurs de fake news, lundi 6 janvier, après avoir été la cible d'une pluie de publications véhémentes du multimilliardaire américain Elon Musk, à propos de la gestion d'une affaire de viols et d'exploitation sexuelle de mineures en Angleterre.

Alors que la situation politique britannique ne faisait jusque-là pas partie de ses sujets de prédilection, le patron de Tesla et SpaceX a publié en quelques jours sur son réseau X plus de 200 messages pour attaquer le Premier ministre britannique et son gouvernement, relate le site américain Wired. Il accuse les autorités d'avoir couvert une vaste affaire de viols et d'exploitation sexuelle de plus de 1 500 filles et jeunes filles dans le nord de l'Angleterre pendant des décennies, qui avait émergé il y a plus de dix ans et dont la plupart des responsables étaient des hommes originaires du Pakistan.

Le soutien de Donald Trump a affirmé sur X que le travailliste Keir Starmer, à l'époque où il était à la tête du parquet britannique, avait "autorisé des gangs de violeurs à abuser de jeunes filles sans faire face à la justice". Il a accusé le Premier ministre d'être "complice du VIOL DE L'ANGLETERRE", "coupable de crimes terribles contre le peuple britannique", et a appelé à le mettre en prison, voire à "pendre pour trahison" les responsables qui auraient "couvert" les agissements "du gang de pédophiles musulmans". Les messages cumulent au total plusieurs centaines de millions de vues.

"Apologiste de viol génocidaire"

Interpellé sur ces attaques, Keir Starmer a défendu son bilan à la tête du parquet britannique, affirmant avoir "rouvert des dossiers" et avoir "présenté les premières inculpations contre un réseau asiatique d'exploitation". Il a aussi défendu l'actuelle secrétaire d'Etat à la Protection des victimes, Jess Phillips, qu'Elon Musk a traitée d'"apologiste de viol génocidaire". Elle avait récemment estimé qu'il n'était pas nécessaire de mener une enquête nationale sur la gestion des scandales d'exploitation sexuelle ayant secoué le pays, puisque des enquêtes spécifiques sur plusieurs d'entre eux avaient déjà eu lieu. Jess Phillips fait depuis l'objet de violentes attaques sur les réseaux sociaux.

"Quand le poison de l'extrême droite mène à des menaces graves sur Jess Phillips, alors selon moi, une ligne a été franchie", a dénoncé Keir Starmer. Elon Musk a réagi aux déclarations du Premier ministre en le qualifiant de "totalement méprisable" et en approuvant un internaute déclarant que Jess Philipps "méritait tout ce qu'elle subit".

Elon Musk a aussi réclamé la libération de l'activiste d'extrême droite Tommy Robinson et a appelé à l'organisation d'élections législatives au Royaume-Uni, actuellement gouverné par les travaillistes. Le soutien principal de Donald Trump, qui possède le compte le plus suivi sur le réseau X, diffuse régulièrement des affirmations trompeuses ou erronées et participe activement à la promotion d'idées et de partis de droite dure voire extrême, comme le parti AfD en Allemagne.

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