Panne informatique mondiale : "Cela révèle une âme un peu moutonnière, de beaucoup d'entreprises", explique l’ONG Internet Society France

Des milliers d'entreprises dans le monde sont concernées par le bug du logiciel de CrowdStrike qui empêche le lancement de Windows sur les ordinateurs.
Article rédigé par franceinfo
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Le bug a empêché  l'ouverture et le lancement des ordinateurs sous Windows. Photo d'illustration. (SEBASTIEN LAPEYRERE / HANS LUCAS / VIA  AFP)

"Cela révèle une âme un peu moutonnière de beaucoup d'entreprises", a expliqué vendredi 19 juillet sur franceinfo Nicolas Chagny, président de l’ONG Internet Society France, alors qu'une panne informatique géante a touché de nombreux secteurs à travers le monde, du Japon aux Etats-Unis.

Cette panne, qui a débuté jeudi soir, a été provoquée par une mise à jour défectueuse sur les systèmes Windows (Microsoft) d'une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike. Son PDG assure sur X qu'"il ne s’agissait pas d’un incident de sécurité ou de cyberattaque". George Kurtz réitère ses excuses qu'il a présentées à la télé américaine, ajoutant que les clients de son entreprise "restent entièrement protégés".

"Cela pose vraiment la question de notre souveraineté numérique"

Pour Nicolas Chagny, CrowdStrike est "une entreprise qui a fait beaucoup de bruit il y a quelques années, en étant sur des sujets de cybersécurité". Cela a conduit "des milliers d'entreprises" à choisir "ce même logiciel et à faire confiance à cette société". "On a confié une mise à jour à cette société sans la valider avant. On a une entreprise tierce qui peut faire une mise à jour de son propre chef, qui est déployée dans le monde entier sur des postes utilisateurs et qui rendent ces postes totalement inutilisables." Cette situation révèle "que les entreprises qui ont fait le choix de ce logiciel ont fait le choix de ne pas mettre de garde-fous et d'autoriser sa mise à jour".

Cette panne informatique mondiale montre que "les positions dominantes rajoutent toujours une couche de danger", assure le président de l’ONG Internet Society France. "Elle crée une dépendance." Il pointe "une tendance un peu masochiste en France" en choisissant "un logiciel américain" en se disant que "l'on va être un peu plus protégés, cela pose vraiment la question de notre souveraineté numérique."

Nicolas Chagny rappelle la crise du Covid a mis en lumière "des problématiques de souveraineté sur l'approvisionnement, notamment dans la santé". Il pointe également "la crise ukrainienne" qui a "révélé des problèmes de souveraineté sur l'énergie, l'alimentation". "Dans le numérique, on doit choisir des logiciels européens, des logiciels français pour nous sécuriser." L’ONG Internet Society France appelle à "faire confiance à des entreprises françaises. Il y en a plein qui existent et qui parfois ne sont pas choisies". "Sur les données de santé, au lieu d'aller chercher un hébergeur qui aurait pu tout à fait faire l'affaire en France ou en Europe, on est allé chercher un acteur américain pour héberger ces données de santé", regrette Nicolas Chagny. Il faut donc "aller chercher ces pépites parce qu'elles existent".

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