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Pourquoi l'appli qui dit "Yo" est moins bête qu'elle en a l'air

En deux mois et demi, cette application pour smartphones a convaincu 50 000 utilisateurs avec un système simplissime.

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Tout est parti d'une blague lancée le 1er avril 2014 par un Israélien, Or Arbel, qui n'a mis que huit heures pour créer cette application. (CAPTURE D'ECRAN APPLESTORE / FRANCETV INFO)

L'idée paraissait trop simple, trop évidente, trop idiote pour être bonne. Et pourtant. Lancée en avril, une application qui se contente d'envoyer un "Yo" sonore à un contact, a attiré l'attention du Financial Times (en anglais, pour abonnés), jeudi 18 juin. Rappelant que cette invention a déjà séduit 50 000 personnes, le tout sans publicité, le site du quotidien économique estime qu'elle est la forme la plus extrême de la tendance à la simplification observée ces derniers temps dans le monde archi-concurrentiel des applications pour mobile.

Une fois téléchargée, elle ne permet que d'accéder à une liste de contacts auxquels vous pourrez envoyer un simple "Yo", sans y joindre ni message, ni photo. Juste ce petit mot, pour interpeller l'ami ou le collègue en question. Certes, c'est une idée simple...

C'est potentiellement lucratif

L'application revendique aujourd'hui près de 4 millions de "Yo", en un peu plus de deux mois d'existence. Selon Techcrunch, ces concepteurs auraient réussi à récolter plus de 1,2 million de dollars (880 millions d'euros) de promesses de financement de la part d'investisseurs. Car "cette idée a un gros potentiel", a assuré au Financial Times son créateur, Or Arbel, qui a quitté Israël pour San Francisco (Californie) afin de développer son business.

Et le quotidien économique de citer quelques exemples, tel un service permettant aux blogueurs d'envoyer des "Yo"' lorsqu'ils postent un nouvel article, ou aux entreprises qui pourraient s'en servir pour annoncer des soldes. "Ajouter l'utilisateur WORLDCUP [coupe du monde] et il vous enverra un 'Yo' chaque fois qu'une équipe marque un but", explique encore le quotidien.

C'est sacrément pratique

Dans une série de tweets repérés par Slate.fr, Marc Andreessen, ingénieur et pionnier respecté de l'entrepreneuriat sur internet, fait l'apologie de ce service moins bête qu'il n'en a l'air. Selon lui, ces "Yo" peuvent faire office de moyen de communication dès lors que l'émetteur et le destinataire sont d'accord sur sa signification. Il reviendrait donc à "bipper" quelqu'un, selon cette pratique qui consiste à ne pas décrocher volontairement son téléphone. Ces appels manqués codifiés sont très répandus en Asie, en Asie du Sud-Est et en Afrique, relève-t-il et constituent "70% de la totalité du trafic mobile au Bangladesh".

Un "Yo" pour dire à votre mère que vous êtes bien rentré, un "Yo" pour dire à votre collègue de venir vous voir dans votre bureau, un "Yo" pour signifier à votre ami que vous l'attendez en bas de chez lui... C'est l'idée. 

C'est drôle 

Si cette appli peut se révéler pratique, elle est également assez idiote pour être drôle (la rédaction l'a testé). D'ailleurs, elle est née d'une blague. Agacé d'envoyer des textos ou de devoir appeler son assistant plusieurs fois par jour, le patron de l'application de partage de photo Mobli, Moshe Hogeg, a demandé à Or Abel de lui bricoler une application "avec un seul gros bouton" pour lui faciliter cette tâche(certes pas épuisante, mais tout de même), rapporte le Financial Times.

Occupé à monter la start-up Stox, spécialisée dans la finance, Or Abel a d'abord refusé de développer l'application minimaliste, avant de céder. Huit heures de codes plus tard, il présentait "Yo" à ses collègues : "Ils ont tous adoré sa simplicité", a-t-il confié. "Sauf un qui a trouvé que c'était l'appli la plus stupide qu'il avait jamais vu de sa vie". 

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