"À l'aide !! Enfant disparu !!" : sur Facebook, les fausses disparitions d'enfants permettent aux escrocs d'attirer leurs victimes
Sur Facebook, les publications signalant la disparition d'enfants ou d'animaux de compagnie se multiplient depuis plusieurs mois. À chaque fois, une photo accompagne une description alarmiste dans une syntaxe approximative. "À l'aide !! Enfant disparu !!" , peut-on lire, par exemple. "Aidez-nous, partagez ce message", demande souvent le texte relayé sur différents groupes. Plusieurs associations appellent à la vigilance face à de potentielles fausses alertes.
"Ma petite fille Sofia, âgée de seulement 5 ans, est sortie sur son vélo plus tôt aujourd'hui et elle n'est pas revenue", indique une publication. La photo d'une petite fille en ciré rose et bottes de pluie accompagne le texte. "Ma fille a disparu depuis le 10 octobre ! 7 jours. Il ne faut que deux secondes pour le partager", alerte une autre publication. "Chloé, 16 ans, 1,60 m et 56,5 kg conduit une Honda Civic 2001", poursuit le message. Dessous, une photo de la prétendue Chloé, souriante, avec en mains ce qui semble être un document d'identité. Ces publications ont été relayées des milliers de fois chacune sur Facebook, dans différents groupes locaux français. La première en juillet dernier, la seconde fin octobre.
Les escrocs misent sur la sensibilité de leurs victimes
Chaque fois, des associations de prévention des arnaques et escroqueries en ligne tentent d'alerter. Elles pointent les incohérences d'informations, de photos ou encore de syntaxe du texte. Le lieu de disparition de la victime est aussi souvent variable. D'abord partagée dans un groupe du côté d'Hazebrouck, dans le Nord, la disparition de la petite Sofia est ensuite relayée du côté de Montréal, au Canada. Chloé, elle, aurait disparu dans les Pyrénées-Orientales mais aussi à Douai, dans l'Aisne, ou encore en Seine-Maritime.
Le journal L'Indépendant a retrouvé l'origine du cliché qui accompagne le signalement de Chloé. Il s'agit bien d'une jeune fille qui avait disparu, en juin dernier, avant d'être retrouvée saine et sauve mais c'était en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. Le document d'identité que tient la jeune fille entre les mains n'est, d'ailleurs, pas français. La publication a été partagée par plusieurs internautes qui prétendent que la disparue est leur fille.
Les escrocs misent sur la sensibilité des internautes pour partager et repartager des milliers de fois ces fausses alertes. Une fois la publication devenue virale, le nombre de cibles potentielles est démultiplié et ils inondent alors leurs victimes de fausses pages de sondages ou de jeux-concours, et elles sont invitées à partager leurs informations personnelles. Une technique qui permet de leur soutirer des données sensibles. Les associations de prévention conseillent de ne jamais relayer une publication sur les réseaux sociaux sans en avoir vérifié la source au préalable. Il ne faut pas non plus renseigner ses coordonnées bancaires sur une plateforme ou à destination d'un tiers dont on ne connaît pas l'identité.
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